Une première estimation du coût de ces aléas climatiques doit être dressée vendredi lors d'une conférence agricole à Matignon, présidée par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. "Au cours des dix premiers jours d'août, sur la majeure partie du pays il n'est pratiquement pas tombé une goutte d'eau et le déficit pluviométrique atteint donc souvent 100%", selon Météo-France. Entre le 1er février -début de la sécheresse- et 10 août, il a plu beaucoup moins que les autres années, notamment dans le Centre-Est et la Corse où le déficit dépasse les 50%, note Météo-France. La plupart des régions françaises n'ont recueilli que 200 à 400 mm de pluie, le Sud Est et la Corse étant plus particulièrement défavorisés avec moins de 200 mm. En 1976, sur la même période, c'est l'ouest et le nord du pays qui subissaient des déficits supérieurs à 50%, alors que l'extrême Sud-Est et la Corse affichaient des excédents. Des mesures pour restreindre l'utilisation d'eau (arrosage des jardins, lavage de voitures, remplissage des piscines...) ont été prises dans les trois quarts du pays (74 départements métropolitains sur 96, selon un communiqué du Conseil des ministres). Reste que la sécheresse, aggravée par une canicule exceptionnelle pendant la première quinzaine d'août, est moins critique qu'en 1976 grâce à un bon remplissage des nappes souterraines, après un automne pluvieux. Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) doit publier prochainement un nouvel état des nappes, qui ne devrait pas être fondamentalement différent de celui diffusé début juillet. Le BRGM faisait état d'un remplissage des nappes "très contrasté mais encore proche de la normale pour bon nombre d'entre elles". Les nappes importantes et profondes restent à un niveau supérieur à la normale (Beauce, Artois-Picardie) tandis que les nappes alluviales peu épaisses, très dépendantes des cours d'eau, sont en dessous de leur niveau normal et "fondent" à vue d'oeil, notait l'établissement public. |