OMC / Cancun
Des ONG proposent de créer des "marchés communs agricoles" au Sud
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
PARIS, 3 sept (AFP) - Coordination Sud et le Comité français pour la solidarité internationale (CFSI), qui rassemblent plus d'une centaine d'ONG françaises, ont proposé, mercredi à Paris, la création de marchés communs agricoles par sous-région au sud de la planète, comme jadis la CEE en Europe.
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Lors d'une conférence de presse réunissant des paysans du Nord et du Sud, à une semaine de l'ouverture du sommet de l'OMC à Cancun (Mexique), Henri Rouillé d'Orfeuil, président de Coordination Sud, a plaidé pour que "la question des prix agricoles soit remise à l'ordre du jour durant les débats de Cancun" et pour une "vision régionale plutôt que mondiale du commerce".
Au nom des paysans du nord, José Bové (Confédération paysanne) a rappelé que "le marché commun agricole avait été à la source de l'Union européenne et que le besoin de souveraineté alimentaire avait été un des axes du traité de Rome". Il a appelé à une "responsabilité collective pour dénoncer la logique de l'OMC qui profite aux pays du nord aux dépens de ceux du sud".
Ndiogou Fall, président du Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles d'Afrique de l'ouest (ROPPA), a évoqué la situation désespérée des agriculteurs locaux, confrontés à une crise catastrophique de leurs principales productions (arachide, café, coton et cacao).
"Toutes les promesses de l'OMC et du FMI de meilleurs prix et meilleurs débouchés si nous ouvrions nos marchés se sont révélées fausses: l'offre aujourd'hui est largement supérieure à la demande et les prix en-dessous de ceux de production", a-t-il expliqué, en réclamant des tarifs douaniers, par pays ou grande région, pour protéger les économies de ces pays aux populations largement rurales.
Tant pour Ndiogou Fall que pour José Bové, les subventions aux paysans d'autres pays ne sont pas un problème : "le problème c'est l'ouverture des marchés agricoles au dumping pratiqué par ces pays, c'est-à-dire au déversement d'excédents de production extérieurs, à des prix inférieurs à ceux des marchés intérieurs", que leur imposent les ajustements structurels du FMI.