"Les effets immédiats des six semaines de canicule se chiffrent par une perte de 50 millions d'euros (20 M EUR pour la production et 30 M EUR pour l'abattage), soit 4% du chiffre d'affaires de la filière avicole", a déclaré M. Melot lors d'une conférence de presse.
Sur les 90 millions de volailles présents en moyenne dans les élevages français, 4 millions de poulets et poules reproductrices et 60O.000 dindes sont mortes, principalement en Bretagne, Pays de Loire et dans le Centre, suite à l'augmentation de la température dans les bâtiments, a reconnu le président de la FIA.
Mais la chaleur a également entraîné pour nombre de volailles un retard de croisance, une perte de poids, une chute importante de la fertilité des mâles et une anticipation d'abattage de femelles qui ne pondent plus. De plus, la baisse de la production des poussins est estimée à 10% pour les poulets et 15% pour les dindes. Un retour à la normale des conditions de production est seulement prévu pour le second trimestre de 2004.
Or, le Fonds des calamités agricoles n'indemnise que les dommages "non assurables", ce qui exclut les élevages de volaille car il existe un contrat d'assurance "coup de chaleur".
Cependant, beaucoup d'éleveurs de volailles n'ont pas souscrit ce contrat, les compagnies d'assurance ayant fixé des franchises très élevées et des conditions draconiennes, avec des primes élevées.
Pour M. Melot "la filière devra supporter jusqu'à la fin de l'année 2003 un surcoût estimé à 0,12 euro/kg, soit une augmentation de 4 % de ses coûts".
Avec l'arrêt définitif des indemnisations des farines animales et le projet d'instituer, au 1er janvier 2004, une taxe pour financer l'équarissage, la FIA estime "la hausse durable du coût de production de 8 à 10%".
Pour sortir de la crise qui touche le secteur depuis 2001, M. Melot demande une action rapide des pouvoirs publics pour éviter une "remise en question de 1.000 à 1.200 emplois répartis sur une dizaine de sites en France". D'autant que la consommation de volailles a diminué de 3% cette année (jusqu'au 15 août), par rapport à la période correspondante de 2002.
Parmi les mesures souhaitées, figurent une "réglementation plus contraignante des importations au niveau européeen" et une aide gouvernementale pour fermer 330.000 m2 d'élevages supplémentaires en 2004 après les 420.000 m2 autorisés en 2003.
La volaille représente 28% de la consommation totale de viande en France. Avec 16.000 éleveurs, l'Hexagone est le premier producteur de volailles de l'Union Européenne et le quatrième exportateur mondial derrière les Etats-Unis, la Chine et le Brésil.
La FIA représente 35 groupes d'abattage, de découpe et de transformation des volailles, employant 30.000 salariés, totalisant près de 85% du tonnage de volailles produit en France. |