Une fois récoltées les grappes les plus tardives - la vendange s'étant "étirée" du 18 août aux derniers jours de septembre - la Champagne a récolté en moyenne cette année de l'ordre de 7.500 à 8.000 kg/ha d'un raisin particulièrement sain.
Le président de l'Union des Maisons de Champagne, Yves Bénard, a par ailleurs noté la bonne tenue des ventes de champagne dans un contexte économique mondial peu porteur pour les autres vins.
Il a ainsi signalé des progressions commerciales notables en volume au Japon (+24%), aux Etats Unis (+7%) et en Australie (+16%), malgré un freinage en Allemagne (-8%) et en Suisse (-4%), tandis que le marché français (-0,7%) reste stable, selon une estimation sur douze mois (de juillet à juillet).
Concernant le vignoble, le président du syndicat général des vignerons, Philippe Feneuil, a souligné l'hétérogénéité des rendements, les gelées du printemps (-11° en avril) et le stress hydrique de la canicule ayant touché de manières différentes cépages et terroirs.\n Ainsi, ce sont les Chardonnay (blancs) qui ont le plus souffert des gelées qui ont "tué" les bourgeons. Ce cépage n'offrant pas de seconde pousse, certains terroirs, notamment dans la Cote des Blancs, n'ont absolument rien récolté.
Les "secondes pousses" pour les pinots noirs et meuniers ont permis des récoltes allant pour certains jusqu'à la limite de l'appellation (10.400 kg/ha), malgré un stress hydrique marqué notamment pour l'Aube.
D'un taux de sucre suffisant pour échapper à toute chaptalisation (licite dans l'appellation, ndlr), cette vendange constituera, selon Philippe Feneuil, "une base d'une très haute qualité pour de magnifiques assemblages pour les brut sans année".
"Bien qu'atypique par sa haute teneur potentielle en alcool et son acidité limitée, il permettra sans doute l'élaboration d'un millésime (en Champagne seulement dans les meilleures années, ndlr) un peu particulier", a-t-il ajouté. |