Bois tropical
Greenpeace investit le chantier du ministère de la Culture
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
Une cinquantaine de militants de l'association écologiste Greenpeace a investi mardi 18 novembre 2003 au matin, le chantier du nouveau ministère de la Culture rue des Bons Enfants dans le premier arrondissement parisien, pour protester contre l'utilisation de bois tropical issu de forêts anciennes.
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Selon un communiqué de l'association, "toutes les huisseries et menuiseries du futur ministère de la Culture sont prévues en Tauari, une essence amazonienne" qui ne répond pas aux critères de gestion respectueuse de l'environnement. Ce bois commandé à l'entreprise de menuiserie Bredy, qui "fournit régulièrement les marchés publics en bois tropicaux" doit être posé en mars, selon Greenpeace. "Il est encore temps de changer de bois", a indiqué à l'AFP Amélie Dupuy de Greenpeace. Une délégation de Greenpeace va se rendre dans la matinée au ministère de la Culture rue de Valois pour demander à être reçue. L'association appelle le Président de la République Jacques Chirac à "tenir les engagements qu'il a pris, il y a près de deux ans" à l'occasion de la Conférence sur la biodiversité à La Haye. M.Chirac avait alors dénoncé en Conseil des ministres "la disparition rapide des forêts primaires dans le monde" et souhaité que la France "reprenne l'initiative". Deux mois plus tard, la présidence de la République avait précisé qu'il était nécessaire que "dans les appels d'offres publics de bois, les produits répondent à la certification FSC ou à des certifications équivalentes". La certification (label FSC notamment) garantit que le bois a été coupé légalement, dans le respect de l'environnement et des droits sociaux. Selon Greenpeace, "aucun appel d'offre lancé par l'administration française, tous ministères confondus, ne comporte cette précision essentielle, véritable levier pour la sauvegarde des dernières forêts anciennes". L'association écologiste vient de publier un rapport alarmant sur la destruction de l'Amazonie, où elle estime notamment que 66% du bois de l'Etat de Para provient de coupes illégales et de forêts protégées. La France est le premier importateur européen de bois du Para, selon l'association.