A la demande de Christian Picart, fondateur de la chaîne de restauration poursuivi dans cette affaire, la juge en charge de l'enquête avait commandé, au courant du mois de février, une expertise médico-psychologique de M. Trocellier, afin de savoir si ses propos pouvaient être crédibles. Dans un rapport remis à la justice fin février, le dr Christian Gay, expert psychiatre, écrit que "l'examen médico-pyschologique ne permet pas de révéler de traits pathologiques", indique-t-on de même source.
Excluant également la possibilité qu'il soit mythomane, il conclu que son examen n'a pas mis en lumière des données objectives "permettant de remettre en cause la crédibilité de ses propos". Selon les avocats de M. Picart, il n'est pas exclu que cet employé en arrêt maladie depuis plus d'un an, qui avait multiplié les lettres de dénonciation à divers organismes, soit atteint d'une pathologie d'ordre psychologique. M. Trocellier, âgé de 57 ans, était chargé chez Districoupe, qui approvisionne l'ensemble du groupe en viande, de déballer les produits pour les passer dans les laboratoires de découpe.
Dans le cadre de cette activité, il a déclaré, comme d'autres employés ou anciens employés, avoir remarqué des irrégularités.
Il a en particulier affirmé que Buffalo Grill a écoulé de la viande anglaise après son interdiction en France en mars 1996 et remis à la justice un étiquette d'emballage provenant de Grande Bretagne, où ne figurent cependant ni date, ni contenu. M. Trocellier avait notamment écrit à la Direction départementale de la concurrence de la consommation et de la répression des fraudes (DDCCRF) et au parquet d'Evry (Essonne), qui n'avaient pas donné suite. |