"Le message à nos collègues est que nous n'allons pas nous désarmer unilatéralement", a-t-il lancé au cours d'une conférence de presse organisée à l'issue de trois journées de discussions purement informelles de ministres de 22 pays ou région de l'OMC. "Et pour parler franchement, c'est une chose à laquelle il leur faut réfléchir car les Etats-Unis sont un pays riche et s'il doivent dépenser de l'argent pour leurs agriculteurs, ils le feront", a-t-il averti. "Nous sommes prêts à réduire" aides et tarifs "et nous espérons donc qu'ils le feront également", a-t-il conclu.
Les ministres se sont réunis de vendredi à dimanche à Tokyo pour étudier les avancées du cycle de négociations dites de Doha engagé au Qatar en novembre 2001 et préparer la prochaine réunion plénière des 145 membres de l'OMC, prévue en septembre à Cancun.
Un des principaux sujets abordés a été la libéralisation des échanges agricoles qui a fortement divisé les participants.
Evoquant les bénéfices selon lui de la réduction des barrières aux échanges agricoles, M. Zoellick a dit espérer que "ce message sera entendu par certaines capitales d'Europe. En particulier, certaines capitales, qui pensent être de grands défenseurs du monde en développement, vont devoir écouter le monde en développement", a-t-il lancé.
"Notre réussite dépend de la volonté de nos grands partenaires de remplir les promesses de Doha", a déclaré M. Zoellick.
"Bien sûr, la question clé est la situation de l'Union européenne concernant la politique agricole commune", a poursuivi le responsable américain. "Comme l'a dit en gros le commissaire (européen à l'agriculture) Franz Fischler, l'Europe doit réaliser une réforme de la PAC afin que le programme de Doha" soit mené à bien, a affirmé M. Zoellick.
L'Union Européenne ne s'est pas engagée dans la réforme de la politique agricole commune (PAC) à l'invitation des Américains et elle n'en utilisera le résultat dans la négociation à l'OMC que dans la mesure où les autres participants, notamment les Etats-Unis, feront également des efforts, ont rétorqué dimanche à Tokyo Franz Fischler et Pascal Lamy.
"Dans l'Union européenne, nous avons avec (le commissaire pour le Commerce Pascal) Lamy et Fischler... Ils font de leur mieux mais certaines capitales en Europe devront voir plus loin que le bout de leur nez pour voir la situation globale de l'économie mondiale", a-t-il déclaré M. Zoellick. |