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OMC-USA/Fischler L'UE ne réforme pas la PAC sous la pression américaine

TOKYO, 16 fév (AFP) - L'Union Européenne ne s'est pas engagée dans la réforme de la politique agricole commune (PAC) à l'invitation des Américains et elle n'en utilisera le résultat dans la négociation à l'OMC que dans la mesure où les autres participants, notamment les Etats-Unis, feront également des efforts, ont indiqué dimanche à Tokyo les commissaires européens Franz Fischler et Pascal Lamy.

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"Soyons très clair: nous ne faisons pas de réforme à l'invitation de l'extérieur, qu'il s'agisse de l'Amérique ou de tout autre partie du monde. Nous le faisons pour nos propres raisons, dans notre propre intérêt", a lancé M. Fischler au cours d'une conférence de presse commune avec M. Lamy, à l'issue de la conférence ministérielle informelle de l'OMC à Tokyo.

"Il est évident que notre agriculture européenne doit devenir plus compétitive. En même temps, nous souhaitons trouver les meilleurs moyens d'aider nos agriculteurs à l'avenir. Et ceci doit être fait par des voies qui ne créent pas de distorsions commerciales", a-t-il expliqué, à l'issue d'une réunion qui a de nouveau mis en évidence le fossé qui sépare les Etats-Unis et les grands pays exportateurs d'un côté, l'Union Européenne de l'autre.

Pour Pascal Lamy, l'Europe devra payer un prix pour le succès de la négociation agricole, élément clef du cycle de Doha.

"Quel est le prix pour nous d'un bon résultat dans le domaine agricole? C'est la mise en place d'un niveau de discipline sur le niveau des soutiens aux agriculteurs qui soit équivalent à celui qui existe en Amérique", a affirmé le commissaire européen pour le commerce.

Les Etats-Unis "dépensent autant que nous en pourcentage du PIB, mais nous le faisons d'une manière de plus en plus favorable au commerce. Nous voulons que le système de soutien des Etats-Unis devienne moins négatif pour les échanges commerciaux", a ajouté M. Lamy.

Il a expliqué que les propositions avancées par l'Union Européenne pour la négociation agricole à l'OMC étaient compatibles avec la situation actuelle de la politique agricole commune. Ainsi, l'UE a proposé de réduire de 55% les soutiens intérieurs.

"Pourquoi pouvons-nous proposer cela ? Non pas parce que le niveau général de soutien diminue. Il est seulement plafonné. C'est simplement parce qu'il a moins d'impact négatif sur le commerce", a poursuivi M. Lamy.

Si la réforme de la PAC proposée par la Commission apporte à l'Union Européenne de nouvelles marges de manoeuvre dans la négociation de Doha, elle seront utilisés en fonction de l'équilibre global du cycle en termes de gains et de sacrifices, a-t-il dit.

"Avec cette sorte de crédit supplémentaire, nous déciderons de quelle offre nouvelle nous serions prêts à mettre sur la table", a-t-il dit.


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