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Lula critique les aides agricoles Mer juge que le problème est aussi au Sud

PARIS, 16 mai (AFP) - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a demandé vendredi aux pays riches de revoir leurs subventions agricoles, ce à quoi le ministre français de l'Economie Francis Mer a répondu que le Sud devait réussir à se nourrir lui-même avant de miser sur les exportations.

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"La remise en cause des pratiques économiques comme les subventions agricoles, qui provoquent la distorsion des marchés, ne pourrait être que salutaire", a lancé le président brésilien, par vidéoconférence depuis le Brésil, aux intervenants de la 5ème conférence annuelle de la Banque mondiale (BM) sur l'économie du développement, à Paris.

Les pays du Nord doivent "prendre leurs responsabilités (...) La réciprocité doit devenir une réalité. Il faut laisser aux pays en développement la possibilité d'être compétitifs dans les domaines où ils le sont et dans ceux dans lesquels ils pourraient le devenir", a-t-il poursuivi.

"Les pays en développement se heurtent à des barrières tarifaires qui sont lourdes" et à "des moyens artificiels pour protéger les produits nationaux" de la part des pays développés, a-t-il encore déploré.

La libéralisation des échanges agricoles constitue l'un des sujets les plus épineux du cycle de négociations commerciales mondiales entamé en 2001 à Doha.

"Dans ce domaine, le Nord a une partie de responsabilités" et "il est en train de bouger", même si c'est "lentement", a répondu à Paris M. Mer, en précisant que le montant de l'aide publique au développement (50 milliards de dollars par an) ne représentait que 15% des dépenses agricoles annuelles des Etats-Unis et de l'Union européenne.

"A contrario, ne croyez pas que ça soit uniquement et principalement à travers le développement de la production agricole du Sud vers le Nord que l'on résoudra le problème du développement du Sud; ce serait une grosse erreur", a-t-il poursuivi.

"Un pays doit d'abord et avant tout avoir l'ambition de se nourrir lui-même. Et quand vous regardez le nombre de pays du Sud qui, au sens agricole du terme, ne savent pas se nourrir eux-mêmes, (qui) sont en train d'importer d'ailleurs, y compris du Nord, pour se nourrir, vous constatez que le problème agricole, ce n'est pas uniquement celui d'une Europe ou des Etats-Unis qui défendent leurs quelques milliers d'agriculteurs", a estimé le ministre français.

"C'est aussi un problème d'organisation interne de chaque pays du Sud pour ne pas avoir à importer ce qu'il devrait être capable de produire. Il y a un problème d'organisation des sociétés qui est aussi important, voire plus, que le commerce des produits agricoles", a-t-il conclu à ce sujet.


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