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Réforme de la PAC Les agriculteurs français se mobilisent lundi

PARIS, 24 mai (AFP) - Les agriculteurs français sont appelés à se mobiliser en force lundi, pour dénoncer les projets de réforme de la PAC (politique agricole commune) dans le cadre d'une journée d'action nationale initiée par les principaux syndicats agricoles, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs.

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"Manifester n'est ni une habitude, ni pour être dans l'air du temps, c'est un cri, un SOS que vont lancer des milliers d'agriculteurs" le 26 mai à travers quatre villes (Laval (Mayenne), Montauban (Tarn-et-Garonne), Saint-Etienne (Loire) et Sierck-les-Bains (Moselle), ont prévenu les deux syndicats.

Le découplage total des aides directes aux agriculteurs à partir de 2004, qui ne lierait plus les subventions à la production mais à la surface d'exploitation, et la baisse des prix des produits agricoles, notamment du lait et des céréales, sont les points les plus controversés du projet de réforme de la PAC défendu par la Commission européenne.

"Nous combattons cette logique de baisse des prix, de libéralisation des marchés car nous voulons plus d'organisation et les crises actuelles dans la filière porcine, dans les fruits et le lait s'accentueront si la réforme proposée était adoptée", a expliqué récemment Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA.

La journée d'action, à laquelle se joindront des paysans allemands, belges et luxembourgeois, se tiendra pendant le Conseil des ministres européens de l'Agriculture, qui se déroule les 26 et 27 mai à Bruxelles. "Nous manifesterons avec ce qui fait notre quotidien, nos familles, nos outils de travail et nos animaux pour garder l'espoir de pouvoir aller jusqu'à la retraite", ont indiqué les deux syndicats.

Le projet de réforme du Commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler est soutenu par la Grande-Bretagne, mais une dizaine de pays, menés par la France et l'Espagne, y sont hostiles.

Le ministre français de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a estimé cette semaine devant le congrès des Jeunes agriculteurs que "la balle est dans le camp de la Commission" européenne. "Il y a un blocage actuellement parce que la Commission est sourde et aveugle aux remarques des Etats membres", a-t-il dit.

Les Jeunes Agriculteurs réclament eux "une nouvelle PAC sur des bases solides: préférence communautaire et maîtrise des productions".

"Le projet de réforme de la PAC n'est pas négociable: notre opposition n'est pas de principe mais de survie", insiste M. Lemétayer.

"J'accuse la Commission d'entente avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la commission se vend au commerce mondial et nous sommes en première ligne pour en subir les effets néfastes", a-t-il dit.

M. Fischler ne montre aucune velléité de baisser la garde. Il s'est prononcé jeudi contre une modification de son projet de réforme et s'est dit "sceptique" face à la proposition allemande de découpler seulement partiellement les aides directes de la production dans le secteur de la viande bovine. Le Parlement prône également un découplage limité des aides.

Autre point de discorde, M. Fischler souhaite que son projet soit adopté lors du Conseil des ministres de l'Agriculture les 11 et 12 juin prochains à Luxembourg. Mais les adversaires du plan ne voient pas d'urgence à cette réforme. "Il n'y a pas de date limite. La bonne date sera celle qui sera bonne pour les paysans français", a lâché M. Gaymard refusant "tout fétichisme ou magie de calendrier".


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