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Marges arrière Tensions industriels-distributeurs sur accord ANIA-FCD

PARIS, 13 jan (AFP) - Des tensions sont réapparues entre industriels et distributeurs, qui s'accusent mutuellement de mal appliquer leur accord de gel des marges arrière et des tarifs, et de nuire au consommateur.

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Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), a déclaré lundi à l'AFP que 70% des contrats conclus en fin d'année respectent cet accord, mais que dans 30% des cas, les distributeurs ont "des problèmes avec deux gros industriels".

"L'accord est en bonne voie d'application et nous travaillons à régler le problème avec ces deux groupes", a-t-il expliqué, laissant entendre que ces groupes n'acceptent pas de modérer leurs prix.

Les industriels, de leur côté, renvoient l'accusation de mauvaise application de l'accord aux distributeurs et leur reprochent de demander toujours plus de marges arrière.

Le président de l'Association nationale des industries alimentaires (ANIA), Victor Scherrer, a adressé à M. Bédier une lettre, citée par le quotidien Le Monde lundi, où il appelle la grande distribution à respecter ses engagements et s'alarme d'une dérive des marges arrière.

Le texte, adopté fin juillet entre la FCD et l'ANIA, devait stopper la surenchère entre les distributeurs, qui demandaient toujours plus de marges arrière (sommes demandées par les distributeurs aux fournisseurs pour des prestations commerciales réelles ou supposées), et les industriels, qui augmentent leurs tarifs.

La réussite de l'accord est indispensable pour éviter au gouvernement de modifier la loi Galland, jugée responsable de la dérive des marges arrière qui atteignent souvent 30 à 50% du prix d'achat des produits.

Le Secrétaire d'Etat à la Consommation, Renaud Dutreil, compte lui aussi sur la réussite de ce code de bonne pratique pour finaliser sa circulaire sur les négociations commerciales, circulaire qui modifierait la doctrine administrative sur la loi Galland.

"Certains veulent torpiller l'accord ANIA-FCD", a regretté M. Bédier.

Le délégué général de l'Institut de liaison et d'études des industries de consommation (ILEC), qui regroupe 150 grandes sociétés de produits de grande consommation, s'est dit "très soucieux" et "malheureusement pas surpris" des difficultés d'application de l'accord.

"Déjà Casino et Auchan, en créant une nouvelle centrale d'achat basée à Genève, contournent l'accord, qui porte sur les marges arrière en France", a-t-il souligné.

Les professionnels estiment que si la guerre recommence entre industriels et ditributeurs, notamment avec les PME, le gouvernement devra intervenir, peut-être en révisant la loi Galland.

"Si l'accord n'est pas appliqué, il remet en cause l'existence de la loi Galland", a reconnu M. Bédier.

Le gouvernement est très attentif à freiner les marges arrière, dénoncées notamment par les PME, mais aussi à modérer les tarifs des industriels car les associations de consommateurs dénoncent de manière récurrente la forte hausse des prix des produits quotidiens.

Selon le magazine de consommation Que Choisir de décembre, un panier de 55 produits, pour la plupart de grandes marques, a augmenté de 8,2% en 18 mois.


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