Le président du BVP (Bureau de vérification de la publicité), Jean-Pierre Teyssier, a présenté lundi, en présence de Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat au Commerce, les principaux points de cette nouvelle règle déontologique qui a pour objectif de réguler la publicité alimentaire destinée aux enfants. De plus en plus sédentaires, les enfants ingurgitent des masses de publicités télévisées vantant les qualités de friandises. Et en l'absence des parents, ils grignotent à n'importe quelle heure des sucreries ou des aliments gras, négligeant par ailleurs les activités physiques qui leur permettraient d'éliminer une partie des calories absorbées. Ce comportement fabrique des enfants obèses, dont le nombre a plus que doublé depuis les années 80. Aujourd'hui, la France compte 10 à 12% d'enfants obèses contre 5,6% il y a 20 ans. En 2020, la France pourrait compter 20% d'enfants ou d'adolescents souffrant de surpoids. Le phénomène touche la plupart des jeunes des pays industrialisés. Ainsi, selon l'OCDE, 23% des petits Américains sont obèses, 21% des Britanniques, 19% des Hongrois, 18% des Allemands et des Australiens. Face à cette épidémie qui, en France, préoccupe responsables de la santé et pouvoirs publics, les publicitaires ont choisi l'auto-régulation pour ne pas devenir "les boucs émissaires de ce phénomène de santé", souligne M. Teyssier. Ces professionnels prennent position contre toute communication qui délibérément ou non encouragerait chez les enfants des comportements qui seraient contraires aux principes alimentaires, admis en matière d'hygiène de vie. Ce code de déontologie comporte cinq règles essentielles pour éduquer l'enfant, selon le BVP. Tout d'abord, la publicité ne doit pas inciter les enfants à une consommation excessive d'aliments, sans retenue ou dans des quantiés déraisonnables. Le BVP s'intéresse également au grignotage, la publicité ne devant pas inciter les enfants à s'alimenter inconsidérément tout au long de la journée. Les produits de grignotage ne doivent en aucun cas être présentés comme des substituts aux repas. L'image des parents ne doit pas non plus être dévalorisée et leur autorité minimisée. L'équivalence nutritionnelle entre produits doit être pertinente: "les qualités nutritionnelles d'un yaourt ne doivent pas être mises en équivalence avec celles d'un steak par exemple", relève M. Teyssier. Enfin, la publicité ne doit pas suggérer que la seule consommation d'un produit induit une performance optimale ou la réussite dans une activité. "Ces règles complètent la recommandation spécifique +Enfants+, établie par le BVP au printemps 2002. Notre initiative est en pointe par rapport à nos voisins européens", affirme Joseph Besnaïnou, directeur général du BVP. Début octobre, le député PS Jean-Marie Le Guen avait déposé plusieurs amendements au projet de loi sur la santé publique, proposant de limiter les publicités télévisées pour les sucreries. Ces amendements ont été rejetés. Le prochain code de conduite du BVP, présenté à la fin de l'année, concernera le développement durable. |