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Abeilles 200 apiculteurs réunis à Toulouse pour dénoncer les effets du Gaucho

TOULOUSE, 12 jan (AFP) - Environ 200 apiculteurs de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon se sont rassemblés dimanche matin sur la place du Capitole à Toulouse pour dénoncer les effets de l'insecticide "Gaucho", qu'ils tiennent pour responsable de la hausse de la mortalité des abeilles, a constaté une journaliste de l'AFP.

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Devant une pyramide de ruches, des banderoles égrennaient des slogans contre l'insecticide fabriqué par la firme allemande Bayer, qui affirme que le produit incriminé par les apiculteurs n'a aucun impact sur les abeilles. "Entre abeilles et gaucho, il faut choisir", "Honni soit le chevalier Bayer", "le pétrole pollue la mer, le gaucho pollue la terre" peut-on lire.

"Nous demandons au gouvernement d'interdire le Gaucho ainsi que le Régent, aussi dangereux, qui sont des insecticides appliqués sur les semences et qui se retrouvent dans les plantes et déciment les abeilles venant les butiner", affirme Jean-Claude Cauquil, apiculteur à Larra (Haute-Garonne), qui a perdu 430 ruches au printemps dernier, soit 80% de son cheptel.

Selon M. Cauquil, "quelque 3.000 ruches ont été décimées au printemps rien que dans le Gers et la Haute-Garonne". Avec une production nationale en baisse (environ 25.000 tonnes actuellement), la France doit importer de plus en plus de miel pour répondre à une consommation intérieure autour de 40.000 tonnes par an. "L'abeille disparaît à la vitesse grand "V", les apiculteurs sont victimes mais les consommateurs aussi, car le Gaucho se retrouve dans leurs assiettes via tous les produits à base de sucre, de farine de maïs ou de blé par exemple", affirme Jean-Claude Cauquil.

"Or, ces produits sont des neurotoxiques dont les effets pour la santé sont mal connus, mais les moyens financiers pour les étudier sont faibles et les pressions du lobby chimique sont énormes", poursuit l'apiculteur.

L'utilisation du Gaucho a été suspendue depuis janvier 1999 pour le traitement du tournesol, mais par pour les autres cultures. En octobre dernier, le Conseil d'Etat a demandé au Ministère de l'Agriculture de réexaminer la demande des apiculteurs d'abroger l'autorisation de commercialisation de l'insectidide pour le maïs. Une décision est attendue d'ici la fin janvier.


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