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OMC / Cancun La position Union Européenne - Etats-Unis peut boucler "la moitié de la négociation" (Pascal Lamy)

BRUXELLES, 13 août (AFP) - La proposition UE-Etats-Unis pour réformer les échanges agricoles permettra, en cas d'accord des autres membres de l'OMC, de boucler "la moitié de la négociation" agricole du cycle de Doha, a affirmé mercredi à l'AFP le commissaire européen au Commerce Pascal Lamy.

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"C'est un document qui a vocation à faire la moitié de la négociation. Si tout le monde se met d'accord sur un document de ce type, la moitié de la négociation est faite", a déclaré M. Lamy dans une interview exclusive.

"Il reste à faire l'autre moitié, qui est la négociation des chiffres", a-t-il ajouté, en soulignant que cette étape n'interviendrait qu'après la conférence ministérielle de l'OMC en septembre prochain à Cancun (Mexique), dans les 15 mois qui resteront avant l'échéance fin 2004 du cycle de Doha. "Les chiffres, dans notre esprit, sont la partie finale de la négociation. Ils sont pour l'après-Cancun", a-t-il dit.

Le commissaire européen a réaffirmé qu'au-delà du volet agricole, un accord final l'an prochain entre les 146 membres de l'Organisation mondiale du commerce sur le cycle de développement lancé en 2001 à Doha (Qatar), "dépendra beaucoup de ce qui se passera sur le reste".

"Nous avons adopté à Doha un programme de négociations qui comporte 20 sujets à peu près et nous nous sommes mis d'accord à Doha sur le fait que la négociation se terminerait lorsqu'il y aurait accord sur ces 20 sujets. Il ne peut pas y avoir d'accord partiel: soit on est d'accord sur tout, soit sur rien", a-t-il rappelé.

Pascal Lamy a indiqué que le projet euro-américain mis sur la table mercredi pour fixer le "cadre" des pourparlers sur l'agriculture à Cancun et après la réunion, avait été "horriblement compliqué et difficile" à élaborer entre Bruxelles et Washington.

Il a assuré que celui-ci ne constituait pas un "diktat" pour les 144 autres membres de l'Organisation mondiale du commerce. "Ce n'est pas quelque chose qui serait une espèce d'accord entre compères américains et européens que les autres n'auraient plus qu'à acheter ou refuser en bloc", a-t-il affirmé.

M. Lamy, qui conduit pour l'UE les négociations à l'OMC, a également souligné que "rien" dans la proposition euro-américaine "ne dépasse le mandat" qui lui a été fixé par les 15 Etats membres de l'Union européenne.

Ce mandat lui interdit, en matière agricole, d'aller au-delà des engagements difficilement négociés fin juin entre les Européens dans le cadre de la réforme de leur politique agricole commune (PAC).

Le commissaire européen a par ailleurs estimé que le document conjoint UE-Etats-Unis, qui reconnaît la nécessité d'un "traitement spécial et différencié" pour les pays en développement dans le commerce mondial, présentait une "sensibilité" inédite aux préoccupations de ces pays.


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