Réforme PAC
La FNSEA et le CNJA demandent à Paris de refuser le projet de compromis
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
PARIS, 18 juin (AFP) - La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont demandé mercredi au gouvernement français de s'opposer fermement au "projet de compromis de réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) défendu" par la présidence du Conseil et le commissaire européen Franz Fischler.
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"Ce projet de compromis, qui confirme l'obstination de la Commission européenne à déréguler les marchés en remettant en cause les fondamentaux de la PAC, est tout simplement inacceptable", affirment la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) et les Jeunes Agriculteurs dans un communiqué commun.
La FNSEA et le CNJA soulignent que "ce compromis contient tout ce que les agriculteurs français refusent avec la plus grande fermeté. Notamment la poursuite des baisses de prix pour le lait et les céréales, un découplage, quasi total des aides et une dégressivité déguisée qui donne toute latitude à la Commission pour faire de nouvelles réformes".
Les deux organisations réaffirment "leur opposition au découplage des aides, partiel ou total, qui signifie l'abandon de l'acte de production et donc de la première mission des paysans qui est de nourrir les Hommes".
De son côté, la Fédération Nationale Bovine (FNB) met en garde, dans un communiqué, contre "un compromis boîteux" sur la réforme de la PAC "basé sur des formules de flexibilité nationale qui conduirait à brêve échéance à des distorsions de concurrence et à l'éclatement de la PAC".
La FNB "rappelle que les aides actuelles sont une part essentielle du revenu des éleveurs bovin-viande, compte tenu des baisses des prix qui leur ont été imposées. Toute forme de régionalisation avec redistribution de ces aides et de degressivité pénaliseraient directement le revenu des éleveurs et aboutirait à un dispositif inéquitable".
"Les responsables politiques européens devront assumer toute conséquence néfaste d'un accord bradant au nom d'une logique ultralibérale les intérêts des éleveurs de bovins-viande", conclut la FNB.
D'après le nouveau compromis présenté mercredi par la présidence grecque et la Commission européenne, dans le secteur bovin, où le risque d'abandon de la production est le plus élevé, le découplage concernerait 70% des aides directes à partir de 2005. Les pays souhaitant mettre en place un découplage total pourraient également le faire.
Par ailleurs, la Fédération Nationale Porcine (FNP) s'insurge, dans un communiqué, contre le refus de la Commission "de mettre en oeuvre des restitutions significatives malgré sa reconnaissance de la crise qui sévit dans le secteur porcin et de son caractère atypique pour l'ensemble des pays de l'Union Européenne".
La FNP dénonce "l'attitude de la Commission qui entend faire payer aux éleveurs de porcs l'opposition manifestée par la France au projet de réforme de la PAC".