Les responsables du PCF et de la LCR (Ligue communiste révolutionnaire) devaient participer à un rassemblement de protestation dimanche soir devant le ministère de la Justice à Paris. La LCR a d'ailleurs appelé à des manifestations de solidarité avec José Bové à chaque déplacement de ministre. Outre le Garde des Sceaux Dominique Perben qui a justifié l'incarcération, le porte-parole de l'UMP François Baroin a été à droite le seul à approuver la décision d'envoyer José Bové à la maison d'arrêt de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) pour y purger une peine de dix mois ferme pour destructions de plants d'OGM. C'est une décision "juste et responsable", "José Bové a mené un combat, il en connaît les risques", a déclaré M. Baroin, ajoutant qu'il devait "assumer" son choix de ne pas répondre aux convocations du juge d'application des peines. C'est "une honte", a en revanche assuré le président du groupe PCF à l'Assemblée Alain Bocquet. "La justice française se déshonore", a renchéri le responsable Verts Alain Lipietz, selon qui il faudrait plutôt lui rendre hommage: "Demain, quand surviendra le premier accident d'OGM, on donnera le nom de José à des rues ou des écoles pour le remercier d'avoir résisté autant qu'il a pu pour nous protéger". Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, voit dans l'arrestation du dirigeant de la Confédération paysanne "un recul terrible de la liberté d'opinion en France" et une "dérive anti-syndicale". Dès lundi, les communistes déposeront une proposition de loi d'amnistie pour tous les syndicalistes et salariés "condamnés pour des faits entrant dans le cadre de l'action syndicale et sociale". Une décision appuyée par la CGT qui réclame "l'arrêt de toutes les mesures répressives à l'encontre des salariés impliqués dans les actions revendicatives". Au PS, le premier secrétaire François Hollande s'en est pris aux conditions de l'arrestation de José Bové, qu'il a jugé "choquantes": "L'ampleur du déploiement de force, le recours à un hélicoptère, l'intrusion brutale au domicile ne peuvent se justifier dès lors qu'ils concernent un leader syndical et une personnalité connue internationalement et dont la place à l'évidence n'est pas en prison", a-t-il affirmé. "Le gouvernement choisit l'affrontement", a renchéri son porte-parole Julien Dray. Les Verts, par la voix de Marie-Hélène Aubert, un de leur porte-parole, ont réclamé que le président Jacques Chirac fasse usage de son droit de grâce. Le syndicat FSU a renouvelé cette même demande. M. Perben ne l'a pas exclu: il n'est "pas impossible que José Bové puisse bénéficier du décret de grâce du 14 juillet", a-t-il dit. Il transmettra au président Chirac, "dès le début de la semaine prochaine, son avis confidentiel" sur la question. |