Arrestation de José Bové
La Confédération paysanne ouvre "la chasse aux ministres"
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
RODEZ, 23 juin (AFP) - La Confédération paysanne a donné lundi matin à Rodez le coup d'envoi de la "chasse aux ministres" afin d'engager le dialogue avec le gouvernement au sujet de l'incarcération du porte-parole du syndicat paysan José Bové, a annoncé le secrétaire national du syndicat Jean-Emile Sanchez devant le siège du Conseil général de l'Aveyron.
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Une quinzaine de militants de la Confédération ont attendu en vain pendant plus de trois heures devant l'assemblée départementale, espérant d'abord s'exprimer devant les élus, puis obtenir une entrevue avec le président du conseil général Jean Puech (UMP).
Ils se sont dispersés en début d'après-midi, en menaçant de s'inviter un jour prochain au domicile privé de M. Puech "qui nous a fermé les portes du conseil général au nez". Jean-Emile Sanchez a par ailleurs donné rendez-vous pour une manifestation interrégionale de soutien à José Bové samedi à Millau (Aveyron).
Les conseillers généraux de gauche sont intervenus dans l'hémicycle en soutien au leader paysan et ont refusé de participer au déjeuner des élus avec les services préfectoraux, à l'issue de l'assemblée plénière.
Devant les élus, le préfet de l'Aveyron Pierre Bayle a récusé les mises en cause "d'un soi-disant acte de commando", en déclarant : "les forces de l'ordre ont frappé à la porte de José Bové dès 05H57 courtoisement pendant trois minutes. Devant le refus d'ouvrir, elles ont dû intervenir sans pour autant jeter M. Bové dans l'hélicoptère". "Cette opération, qui a duré 15 minutes au total, a surtout permis d'éviter des actes de violence", selon le préfet.
La chasse aux ministres lancée par la Confédération, a pour but de "renouer le dialogue avec les pouvoirs publics (...) car sinon le mutisme du pouvoir va se retourner contre lui", avait indiqué M. Sanchez lundi matin.
Trois heures plus tard, après avoir eu pour seul interlocuteur un policier, le responsable syndical a estimé que "les élus UMP et l'Etat s'enfoncent dans leur mutisme, (...) c'est une démonstration de faiblesse". "Chacun prend désormais ses responsabilités" a-t-il lancé.