Le porte-parole de la Confédération paysanne s'est également élevé contre ses conditions de détention, réclamant le statut de "prisonnier politique", qui n'existe plus en France depuis une vingtaine d'années, a déclaré Me François Roux, à la sortie de la prison, où il a pu pour la première fois rencontrer le leader paysan. "Nous allons demander au président de la République que José Bové bénéficie d'un statut de prisonnier politique puisqu'il est emprisonné pour son activité syndicale", a indiqué l'avocat. Ce statut permettrait au porte-parole de la Confédération paysanne de recevoir plus d'une visite par semaine de la part de ses proches, ainsi qu'un accès privilégié à la bibliothèque et aux journaux, a poursuivi l'avocat. "José Bové a confirmé qu'il avait été arrêté dans sa chambre à coucher et affirmé qu'il n'avait entendu aucun appel ou sommation des gendarmes", a-t-il déclaré. "De toutes façons, vu la manière dont ils ont défoncé la porte, il n'aurait même pas eu le temps d'aller ouvrir", a poursuivi l'avocat, confirmant qu'il allait déposer plainte pour violation de domicile auprès du procureur de la République de Millau. Me Roux a également indiqué qu'un constat d'huissier avait été déposé auprès de la compagnie d'assurance pour bris de glace afin qu'elle se retourne contre l'Etat. "Pour ceux qui imaginent que José Bové a un statut de VIP en prison, ils se trompent. Il est traité de façon pire que les autres détenus", a affirmé son défenseur. "Sa cellule donne sur un mur mort dans une cour et il y a à proximité une soufflerie bruyante en permanence qui l'oblige la nuit à fermer sa fenêtre malgré la chaleur épouvantable", a-t-il ajouté. L'avocat a aussi précisé qu'un gardien accompagnait José Bové dans tous ses déplacements à l'intérieur de la prison. "Ce sont des conditions de sécurité exceptionnelles ! Les autres détenus ne subissent pas un tel traitement", s'est-il indigné. Ecroué sous le numéro 22377 Y, au rez-de-chaussée de la prison, seul dans une cellule de 9 m2, le leader paysan a "remercié les autres détenus pour leur solidarité". "Les gendarmes ne lui ont rien laissé prendre en partant, sauf sa pipe. Les autres détenus lui ont donné de l'eau, des fruits ou quelques timbres", a indiqué Me Roux. |