De nombreuses actions sont d'ores et déjà prévues pour placer la fête nationale sous le signe de la "protestation" et demander la "vraie grâce de José et donc sa libération immédiate", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Confédération paysanne, Nicolas Duntze. Des manifestations sont prévues autour de plusieurs prisons en France, dont la liste sera arrêtée samedi, à l'appel du comité de soutien de Bové, qui regroupe des syndicats (groupe des 10, FSU, des fédérations CGT et CFDT, Syndicat de la magistrature), des associations (Attac, Ligue des droits de l'Homme, Droits devant, Greenpeace), des organisations de chômeurs (AC!, MNCP, Apeis), etc. A Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), où José Bové purge sa peine, ses partisans prévoient de faire un "grand ramdam". A Paris, Attac - dont Bové est membre fondateur - organise un "pique-nique citoyen" au Champ-de-Mars. Une action plus spectaculaire est prévue sur les Champs Elysées, si elle peut avoir lieu au vu du dispositif policier. Lancée sur internet depuis quelques semaines, elle consistera à agiter des affichettes "Libérez Bové" au passage de la voiture présidentielle. L'annonce, jeudi, de la décision du président Chirac d'accorder deux mois de remise de peine à José Bové à titre individuel, qui s'ajoutent aux deux mois de remise de peine dont il bénéficiera au titre de la grâce collective, n'a guère apaisé les esprits. Des messages de "soutien et protestation" ont "afflué de France et d'autres pays du monde et ils étaient de même nature et même ampleur qu'au lendemain de l'arrestation spectaculaire de Bové", a affirmé M. Duntze. Suivant l'exemple d'agriculteurs du Honduras, des "campesinos" représentant dix organisations de paysans du Mexique, ont manifesté jeudi devant l'ambassade de France à Mexico pour réclamer la libération du leader altermondialiste. "Les gens n'ont pas compris la décision de (Jacques) Chirac: couper la poire en deux, c'est satisfaire la branche dure du gouvernement et tenter de conserver son aura d'altermondialsite", a estimé M. Duntze. Il rappelle que "800.000 lettres demandant la grâce de Bové ont été envoyées à M. Chirac" et que des chercheurs de l'INRA et du CIRAD ont fait parvenir au chef de l'Etat une lettre ouverte en ce sens. Dans ce courrier, ils assimilent le fauchage de plants OGM (génétiquement modifiés, motif de l'emprisonnement de Bové, ndlr) à "la mise en application du principe de précaution" et insistent sur le fait que "ces actions ont rempli une fonction +d'alerte+" pour les chercheurs. La protestation ne se cantonnera pas au 14 juillet. Les 250 comités locaux d'Attac vont aussi "développer une campagne d'information sur la justice à plusieurs vitesses qui s'affiche désormais sans complexe dans le pays". Et le rassemblement sur le plateau du Larzac, "le territoire de Bové", les 8, 9 et 10 août, sera placé sous le signe de la "dénonciation de la répression syndicale". Les organisateurs s'attendent à une forte mobilisation car l'événement est "à la fois le 30e anniversaire de la victoire des paysans contre l'extension d'un camp militaire et de leur jonction avec les ouvriers de Lip, et une étape avant la réunion de l'OMC à Cancun (Mexique)" en septembre, selon la Confédération paysanne. |