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OGM Une semaine décisive

PARIS, 28 jan (AFP) - Réunion interministérielle, marche de soutien à des militants anti-OGM et procès en appel de José Bové: les organismes génétiquement modifiés se retrouvent sur le devant de la scène cette semaine en France.

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Jeudi, des délégués des ministères de l'Agriculture, de la Recherche, de la Santé, de l'Ecologie et de la Consommation vont officiellement plancher sur la transposition d'une directive européenne, adoptée en 2001, prévoyant les modalités d'autorisation de mise en culture d'OGM.

Mais cette réunion devrait également permettre de définir une stratégie nationale sur la future application du règlement communautaire concernant les mesures d'étiquetage et de traçabilité des aliments contenant au-delà de 0,9% d'OGM.

Fin 2002, les ministres de l'Agriculture des Quinze sont tombés d'accord sur des textes à ce sujet, textes qui doivent encore être approuvés par le Parlement européen au cours de cette année.

Ils ouvriraient ainsi la voie à une levée du moratoire sur les autorisations de mise sur le marché de nouveaux OGM. La Commission européenne espère bien l'obtenir d'ici à la fin de l'année.

Depuis 1999, les pays qui appliquent ce moratoire - France, Italie, Belgique, Grèce, Danemark, Luxembourg, Autriche - conditionnent sa levée à la mise en oeuvre effective de l'étiquetage et de la traçabilité.

Le dossier OGM est d'autant plus sensible qu'il suscite des avis divergents et des réactions parfois exacerbées. Au sein même du gouvernement, les propos nuancés vont bon train.

Le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a estimé récemment que "le sujet n'était pas mûr pour une levée du moratoire européen". "Il ne faut pas se précipiter, ni brûler les étapes" concernant les OGM, avait-il insisté.

Pour sa part, la ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies, Claudie Haigneré, est favorable à des recherches en serre et dans les champs, considèrant qu'"on ne peut se réfugier éternellement derrière des principes défensifs ou attentifs".

"Le vrai problème est celui de la contamination. Le réglement sur l'étiquetage et la traçabilité constitue une meilleure information pour le consommateur, mais ne justifie en rien une levée du moratoire", martelle Eric Gall, chargé de campagne OGM à Greenpeace France.

Une levée du moratoire ne signifierait pas la porte ouverte à tous les OGM, mais seulement la reprise de la procédure d'examen des demandes d'autorisation de mise sur le marché.

Eric Gall rappelle l'opposition de Greenpeace aux expérimentations "sous couvert de recherche scientifique ou parfois de lutte contre la faim dans le monde, 95% de ces essais étant menés par des industriels pour faire de la sélection variétale commerciale".

"Comment être sûr de continuer à avoir une agriculture conventionnelle et une agriculture bio, si on se met à cultiver des OGM, sachant que les problèmes de contamination sont inévitables ?" s'interroge le spécialiste de Greenpeace.

Sur le terrain, un comité de soutien à dix militants anti-OGM condamnés il y a un an à des peines de prison ferme a entamé une marche de soutien qui doit mener les participants de Valence à Grenoble. Les militants y comparaîtront vendredi en appel.

Sous la menace d'une peine de 14 mois de prison, José Bové, le leader de la Confédération paysanne, se présente, lui, mercredi devant la cour d'appel de Montpellier. Il avait été condamné en 2001 pour la destruction de plants de riz transgéniques dans l'Hérault.


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