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Banane antillaise Le gouvernement déterminé à défendre la filière

PARIS, 5 Fév (AFP) - Le gouvernement a donné mercredi 5 février le coup d'envoi d'une réflexion en profondeur de toute la filière banane, destinée à "définir une stratégie globale offensive" face à des "échéances redoutables" comme le futur élargissement du marché européen des bananes.

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Pilier traditionnel de l'agriculture antillaise, le secteur de la banane connaît une grave crise et, en dix ans, le nombre de producteurs est tombé de 1.200 à 750 en Martinique et de 1.000 à 400 en Guadeloupe.

Ouvrant une première réunion de tous les acteurs de la filière (planteurs, transporteurs, distributeurs, mûrissiers, importateurs et banques), au ministère de l'Agriculture, la ministre de l'Outre-mer Brigitte Girardin a souhaité que tous parviennent dans l'année à "constituer une force de propositions auprès de la commission européenne", "unie et soudée".

Deux grandes échéances cadrent cette réflexion destinée à parler d'une seule voix à Bruxelles et devant l'Organisation mondiale du comemrce (OMC) : l'élargissement de l'Union européenne en 2004 et le passage au plus tard le 1er janvier 2006 à un système uniquement tarifaire, c'est-à-dire sans les quotas actuels qui protègent en particulier les bananes antillaises.

"Nous avons un an pour préparer ces "redoutables échéances" et définir "une stratégie globale offensive", a déclaré de son côté le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard.

"Nous ne partons pas battus d'avance ni avec une mentalité de +dos au mur+. Il faut être offensif à bon escient et, des arguments, nous n'en manquons pas", a-t-il ajouté, "déterminé" à défendre cet "enjeu pour l'économie et l'identité de l'Outre-mer".

Au cours de la tournée de Mme Girardin dans les collectivités d'Outre-mer, les élus et la population ont souvent insisté sur la nécessité de développer les secteurs traditionnels de l'économie et non pas seulement les nouvelles industries comme le tourisme.

Mme Girardin a évoqué les conséquences de la création de l'Organisation commune du marché de la banane (OCM banane), en 1993, et laissé entrevoir un assouplissement possible de "l'aide compensatoire".

Ce mécanisme, a-t-elle rappelé, permet aux agriculteurs, depuis la création de l'OCM, "de trouver une compensation à des prix de vente toujours plus bas, face aux coûts de production, qui eux ont tendance à être toujours plus hauts". Il pourrait être amélioré pour mieux répondre aux difficultés de trésorerie des planteurs.

De fait Luc Poumaroux, président de Karubana, principal groupement de producteurs de Guadeloupe, a pointé, devant les journalistes, les problèmes de trésorerie des producteurs dans un contexte de "situation catastrophique depuis dix ans".

Mme Girardin a souligné également "le rôle primordial des groupements de producteurs", face aux aléas climatiques (sécheresse, cyclones) et appelé à défendre "la qualité" pour mieux répondre aux attentes du consommateur.

Enfin, Daniel Diser, président de l'Asproban (réunion de six groupements de producteurs de Guadeloupe et Martinique) a appelé à une meilleure organisation de la filière, notant que la consommation française de bananes était relativement médiocre : 8,5 kg par habitant contre par exemple 12,5 kg en Grande Bretagne.


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