"En 2002, les ventes au détail de vin dans le monde représentaient un peu plus de 100 milliards d'euros, soit l'équivalent du marché mondial de la cosmétique. Et nous prévoyons une augmentation de près de 9% dans les 5 ans qui viennent", explique Robert Beynat, directeur général du salon Vinexpo, commentant vendredi une étude sur la conjoncture mondiale du secteur. Au total, 30 milliards de bouteilles ont été dégustées l'année dernière dans le monde. Si les Français restent fermement installés à la première place en terme de quantité ingurgitée, leur consommation a considérablement diminué au cours des dernières années, passant de 100 litres par an et par habitant dans les années 60, à 65 litres en 1997. A l'horizon 2006, la consommation devrait de nouveau croître très légèrement pour atteindre 68 à 69 litres, selon l'étude de Vinexpo. "Globalement, la consommation augmente. Mais le grand phénomène de ce marché ne sont pas les vins du nouveau monde: ce sont les nouveaux pays consommateurs qui vont assurer la croissance", affirme M. Beynat. Pour ce spécialiste, dans les prochaines années, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France et les pays du nord de l'Europe devraient à eux seuls représenter plus de 50% de la hausse de la consommation en volume et plus de 70% en valeur. Les Anglais, qui absorbaient 15 litres par an et par habitant au début des années 90, sont passés à 22 litres en 2001 et devraient atteindre 25,5 litres en 2006. En Suède, la consommation, de 17 litres en 1997, passerait à 26 litres en 2006. "Plus un pays produit du vin, plus il boit. L'exemple type est celui des Etats-Unis où la consommation de vin qui était de 4 litres par Américain au début des années 80 est aujourd'hui de 10 litres, en raison du développement de la production", juge M. Beynat. En Asie, les croissances se révèlent très fortes mais les volumes de départ étaient particulièrement faibles. Les Japonais sont ainsi passés ces dernières années d'une consommation d'un litre par an et par habitant, à deux litres en 2001, soit une augmentation de 100%. Les professionnels français se frottent les mains, même si leur filière doit faire beaucoup d'efforts pour ne pas perdre de parts de marché. "Les chiffres sont assez réjouissants", reconnaît M. Beynat. Premier exportateur mondial de vins en 2002 (une bouteille sur trois produites dans l'Hexagone est exportée), la France devrait enregistrer une progression de ses ventes à l'international de 6% à l'horizon 2006, si l'on en croit l'étude. La 12ème édition du salon Vinexpo ouvrira ses portes à Bordeaux le 22 juin en présence de 2.500 exposants d'une quarantaine de pays. |