Les ministres n'aborderont le dossier PAC qu'en milieu d'après-midi, après avoir d'abord eu un échange de vues sur les problèmes de coexistence entre les cultures traditionnelles et celles d'organismes génétiquement modifiés (OGM). Ils doivent également avoir une discussion sur une proposition de la Commission visant à régler, dans le secteur de la pêche, la question sensible de l'accès aux eaux de l'"Irish Box" (ouest de l'Irlande), qui oppose de longue date l'Irlande à l'Espagne. Aucune percée majeure n'est attendue ce lundi sur la réforme de la PAC et, devant l'antagonisme des positions, les pronostics sont très partagés sur les chances des Quinze d'arracher un compromis dans deux semaines à Luxembourg. Pour tenter de dénouer la situation, le ministre grec de l'Agriculture Giorgios Drys, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, doit, à partir de 16H00 (14H00 GMT), faire passer ses homologues un à un au "confessionnal", dans des réunions trilatérales avec le commissaire européen Franz Fischler. Les plus attendus, le ministre espagnol Miguel Arias Canete et le Français Hervé Gaymard, doivent intervenir respectivement vers 17H30 (15H30 GMT) et 18H30 (16H30 GMT). La France et l'Espagne, qui sont les deux principales bénéficiaires de la PAC sous sa forme actuelle, sont aussi les plus farouches opposants au projet de M. Fischler d'instaurer à partir de 2004 un "découplage total" entre les aides directes aux agriculteurs européens et le niveau de leur production. Une dizaine d'Etats membres emmenés par Paris et Madrid ont fait part au cours des dix derniers mois de leur opposition ou de leurs réserves à l'égard d'un découplage total. Plusieurs pays, notamment l'Espagne et l'Allemagne, ainsi que la commission de l'Agriculture du Parlement européen, ont proposé des scénarios variés de découplage "partiel" qui, soit épargneraient certaines productions notamment animales, soit s'appliquerait à toutes mais dans une proportion variable. M. Gaymard n'a fait aucune déclaration à son arrivée à Bruxelles. M. Arias Canete a réaffirmé de son côté que le mois de juin, au cours duquel la présidence grecque et la Commission souhaitent boucler les négociations sur la PAC, ne devait pas être considéré comme une échéance butoir. "Ce n'est pas une question de temps, c'est une question de contenu", a déclaré le ministre espagnol à des journalistes. Il a estimé qu'un accord dans deux semaines à Luxembourg dépendrait "si la Commission bouge ou si elle s'en tient à sa proposition de départ". Après la réunion de Bruxelles, les ministres européens doivent tenter d'arriver à un compromis sur la PAC à partir du 11 juin à Luxembourg. Selon M. Fischler, un accord à cette occasion offrirait à l'Union européenne un "capital supplémentaire" pour les futures négociations sur la libéralisation des échanges qui s'engageront en septembre à Cancun (Mexique) au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). |