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PAC Selon Franz Fischler, un découplage "partiel" des subventions "ne rime à rien"

PARIS, 10 juin (AFP) - Un découplage partiel entre les aides directes aux agriculteurs et la production, défendu jeudi par les députés du parlement européen, "ne rime à rien", selon le commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fischler.

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"Cela ne rime à rien d'avoir un système où pour chaque production une partie des aides est découplée et l'autre ne l'est pas", a affirmé M. Fischler, dans une interview accordée au quotidien français Le Figaro, parue mardi.

Dans un avis non consultatif rendu jeudi, les eurodéputés se sont majoritairement prononcés contre un découplage total, idée phare de M. Fischler qui prévoit de couper à partir de 2004 tout lien entre les aides directes aux agriculteurs et la production.

"Autre piste qui ne rime à rien: procéder à une redistribution des crédits entre les Etats membres, comme l'a proposé la Grande-Bretagne", a indiqué le commissaire.

Pour M. Fischler, trois critères principaux doivent être respectés dans le cadre des négociations sur la réforme de la PAC: "Primo, la gestion des aides doit être plus simple", secundo, "nous ne voulons plus de productions qui n'ont aucun sens et qui sont pratiquées uniquement parce qu'elle rapportent plus d'aides".

"Tertio, le découplage partiel doit être perçu comme un avantage dans le cadre des négociations internationales", et ne doit pas être un élément de "distorsion de concurrence", a expliqué M. Fischler.

"Cela dit, je comprends qu'il puisse y avoir des exceptions pour des régions périphériques ou en difficulté", a-t-il relativisé.

Des aides pourraient être accordées pour, "par exemple", le blé ou le riz, selon M. Fischler.

Le commissaire s'est par ailleurs prononcé pour une décision sur cette réforme de la PAC "dès maintenant", et surtout avant la réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) prévue en septembre à Cancun (Mexique).

"Cela donnera davantage de force à l'Union européenne pour faire valoir ses revendications sur l'agriculture durable", a-t-il dit.

Les ministres européens de l'Agriculture doivent se retrouver à partir du 11 juin à Luxembourg pour des pourparlers marathon sur cette réforme.

La France et l'Espagne sont les pays les plus réticents à l'égard du projet actuel de la Commission. Mais une dizaine d'Etats membres au total ont exprimé des réserves ou une franche opposition au découplage total et à la dégressivité des aides voulue par M. Fischler.


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