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Réforme de la PAC Reprise sous la pression des négociations

LUXEMBOURG, 17 juin (AFP) - Les ministres de l'Agriculture de l'UE ont repris mardi à Luxembourg de difficiles négociations sur une réforme radicale de la politique agricole commune (PAC), sur la base d'un nouveau compromis visant à surmonter les clivages entre les Quinze sans céder sur les principes.

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A son arrivée à la réunion, le commissaire européen à l'Agriculture, Franz Fischler, a prévenu que ce compromis constituerait une "dernière offre". Il a souligné qu'en dépit de modifications "substantielles", le texte ne remettrait pas en cause "la substance" de son projet.

La réforme de la PAC défendue par M. Fischler propose essentiellement de "découpler" les aides directes versées aux agriculteurs du niveau de la production, d'instaurer une dégressivité de ces aides et d'en réorienter une partie vers des projets de développement rural (modulation).

Le commissaire souhaite aussi réduire les prix de soutien aux productions céréalières et laitières.

Les modalités du découplage, la dégressivité et les baisses de prix sont contestées par une série de pays, dont la France, l'Espagne, l'Irlande et l'Italie. La semaine dernière, la France avait obtenu le soutien de l'Allemagne.

Faute d'avoir pu avancer suffisamment vers un compromis, les ministres européens avaient ajourné jeudi dernier leurs discussions.

Peu après la reprise des travaux en milieu d'après-midi mardi, la présidence grecque de l'UE et la Commission ont décidé de tester leurs propositions lors de réunions bilatérales informelles avec les principaux pays concernés, avant de présenter le nouveau projet de compromis.

Ces rencontres devaient permettre de "finaliser le compromis", qui devait être mis officiellement sur la table en début de soirée.

Selon l'entourage de M. Fischler, "le principe du découplage (entre aides et production agricole) demeure" dans le projet. Mais le compromis devrait offrir "une certaine flexibilité, dans un cadre bien défini" en ce qui concerne le découplage pour certaines productions.

La France et l'Allemagne ont prôné la semaine dernière un découplage partiel touchant seulement 60% des primes aux cultures céréalières et 40% de celles à la production de bovins mâles.

"C'est la dernière offre. Personne ne doit croire que nous jouons ici un jeu, que nous présentons un autre compromis et demain encore un autre et pourquoi pas un troisième", a lancé M. Fischler à son arrivée à Luxembourg.

Les débats s'annoncent une nouvelle fois serrés. Le ministre français de l'Agriculture, Hervé Gaymard, avait donné le ton lundi, prévoyant des négociations "très difficiles".

Il avait posé trois conditions à un accord: pas de baisse des prix, pas de "découplage total" et pas de remise en cause de la réforme, ni lors de la réunion ministérielle de l'OMC à Cancun en septembre, ni dans les six années suivant son application (que Paris veut repousser à 2007), soit pas avant 2013.

Son homologue britannique, Margaret Beckett, s'est cependant montrée plutôt confiante mardi en arrivant, estimant "possibles" les chances d'arriver à un compromis avant jeudi, même si de "nombreux" points restaient à résoudre.

Le ministre espagnol, Miguel Arias Canete, a de son côté assuré qu'il ferait "de son mieux" pour obtenir un accord mais que cet accord devait être "équilibré".

Plusieurs petits groupes de manifestants ont accueilli les ministres et le commissaire à leur arrivée, certains, comme le Bureau européen des consommateurs (BEUC) ou les "Amis de la terre", soutenant l'orientation choisie par Bruxelles.

Les associations d'agriculteurs européens COPA et COGECA, opposés au principe d'un découplage total, demandaient en revanche aux ministres de "tenir leurs promesses".


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