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UE-réforme de la PAC Laborieuse reprise des négos, à la veille du sommet

LUXEMBOURG, 17 juin (AFP) - Les négociations des ministres européens de l'agriculture sur une réforme radicale de la politique agricole commune (PAC) ont repris laborieusement mardi à Luxembourg, avec le report à mercredi de la présentation officielle du nouveau projet de compromis.

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La présidence grecque de l'Union et la Commission européenne entendaient initialement présenter dès mardi soir ce projet aux Quinze, après une série de négociations bilatérales avec plusieurs ministres en vue de finaliser le texte.

Mais ces réunions ont traîné en longueur, compromettant leurs plans, explique-t-on de sources européennes. Au final, le compromis ne devrait être remis aux délégations que mercredi à l'aube, quelques heures avant la reprise des travaux en séance plénière prévue à 10H00 (08H00 GMT).
Le ministre grec de l'agriculture Giorgios Drys s'est notamment entretenu mardi avec les ministres français Hervé Gaymard, allemand Renate Kuenast, espagnol Miguel Arias Canete, britannique Margaret Beckett, et portugais Armando Sevinate Pinto.

A son arrivée à Luxembourg, le commissaire européen à l'agriculture Franz Fischler a averti que le nouveau projet de compromis constituerait une "dernière offre".

Il a souligné qu'en dépit de modifications "substantielles", le texte ne remettrait pas en cause "la substance" de son projet.

La réforme de la PAC défendue par M. Fischler propose essentiellement de "découpler" les aides directes versées aux agriculteurs du niveau de la production, d'instaurer une dégressivité de ces aides et d'en réorienter une partie vers des projets de développement rural (modulation).

Le commissaire souhaite aussi réduire les prix de soutien aux productions céréalières et laitières.

Les modalités du découplage, la dégressivité et les baisses de prix sont contestées par une série de pays, dont la France, l'Espagne, l'Irlande et l'Italie. La France a en outre obtenu la semaine dernière le soutien de l'Allemagne.

Faute d'avoir pu avancer suffisamment vers un compromis, les ministres européens avaient ajourné jeudi dernier leurs discussions.

Selon l'entourage de M. Fischler, "le principe du découplage (entre aides et production agricole) demeure" dans le projet. Mais le compromis devrait offrir "une certaine souplesse, dans un cadre bien défini" en ce qui concerne le découplage pour certaines productions.

La France et l'Allemagne ont prôné la semaine dernière un découplage partiel touchant seulement 60% des primes aux cultures céréalières et 40% de celles à la production de bovins mâles.

"C'est la dernière offre. Personne ne doit croire que nous jouons ici un jeu, que nous présentons un autre compromis et demain encore un autre et pourquoi pas un troisième", a lancé M. Fischler mardi.

Les débats s'annoncent donc une nouvelle fois serrés. Le ministre français de l'agriculture Hervé Gaymard avait donné le ton lundi en prévoyant des négociations "très difficiles".

Il avait posé trois conditions à un accord: pas de baisse des prix, pas de "découplage total" et pas de remise en cause ultérieure de la réforme, ni à la réunion ministérielle de l'OMC à Cancun (Mexique) en septembre, ni dans les 6 années suivant son application (que Paris veut repousser à 2007), soit pas avant 2013.

Son collègue britannique Margaret Beckett s'est cependant montrée plutôt confiante en arrivant à Luxembourg. Elle a estimé "possibles" les chances d'arriver à un compromis avant jeudi, même si de "nombreux" points restaient à résoudre.

Le ministre espagnol Miguel Arias Canete a de son côté assuré qu'il ferait "de son mieux" pour obtenir un accord, mais que cet accord devait être "équilibré".


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