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OMC La réforme agricole en Europe : clé d'un accord, selon Washington

GENEVE, 20 juin (AFP) - Les Etats-Unis ont rejeté vendredi sur l'Union européenne la responsabilité de l'impasse des négociations à l'OMC en affirmant qu'une réforme des subventions versées aux agriculteurs européens était la clé d'un accord, peu avant une réunion ministérielle de l'OMC à Charm El Cheikh (Egypte).

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"Le message qui nous parvient clairement de toutes parts est que la clé d'un progrès significatif est l'agriculture et que le groupe qui détient cette clé est l'Union européenne", a déclaré à la presse le représentant adjoint américain pour le commerce Peter Allgeier.

M. Allgeier doit participer à partir de vendredi à Charm el Cheikh (Egypte) à une réunion où une trentaine de ministres du commerce vont tenter de rapprocher les points de vue des 146 membres de l'Organisation mondiale du commerce, notamment sur le dossier agricole. Ils prépareront ainsi la conférence ministérielle plénière de l'OMC prévue début septembre à Cancun (Mexique).

Les Etats membres de l'OMC sont engagés dans un cycle de négociations commerciales lancé à Doha en septembre 2001 et qui doit se conclure fin 2004. Les ministres de l'Agriculture des Quinze ont une nouvelle fois échoué à trouver un compromis sur la réforme de leur Politique agricole commune (PAC) jeudi à Luxembourg. Ils doivent se retrouver mercredi prochain pour tenter de dénouer la situation.
L'un des principaux points de désaccord porte sur le découplage, qui consiste à supprimer le lien entre les montants des aides directes aux agriculteurs européens et la production.

Selon M. Allgeier, un accord donnerait aux Quinze la marge nécessaire pour faire avancer les négociations agricoles au sein de l'OMC. "Cela montre clairement que la responsabilité d'une décision sur la réforme agricole repose sur les pays membres de l'UE", a-t-il estimé.

Peu avant, le commissaire européen au commerce Pascal Lamy avait appelé les Quinze à accélérer la réforme de la PAC afin "d'améliorer leurs capacités de négociation à l'OMC".

Les négociations en cours doivent aboutir à une réforme de la PAC "substantielle et cohérente", a estimé M. Lamy lors d'une conférence de presse à Genève. M. Lamy participe lui aussi à la réunion de Charm el-Cheikh.

M. Allgeier a cependant reconnu que plusieurs pays ou groupes de pays manifestaient des reticences sur d'autres dossiers que l'agriculture, comme les produits industriels ou l'accès des pays pauvres aux médicaments génériques, en attendant que la négociation agricole se débloque.

En ce qui concerne le dossier des médicaments, il a suggéré que les Etats-Unis, qui s'opposent à un accord proposé par une majorité des autres pays membres, pourraient faire preuve de souplesse.

M. Allgeier a souligné que Washington n'insistait pas pour remanier de fond en comble le projet d'accord présenté en décembre dernier. Celui-ci permettrait aux pays pauvres dépourvus d'industrie pharmaceutique d'importer des médicaments génériques afin de lutter contre les grandes épidémies comme le sida.

Washington craint que cette possibilité ne soit ensuite étendue à d'autres maladies dont le traitement est plus rentable, au détriment de l'industrie pharmaceutique américaine.

M. Allgeier a cherché à minimiser cette querelle. "Nous n'entendons pas de la part des autres pays que (ce dossier) est un obstacle au même titre que l'agriculture", a-t-il fait valoir.

Le ministre autralien du Commerce Mark Vaile s'était déclaré jeudi à Genève optimiste sur les chances d'aboutir à un compromis sur les médicaments.

"Avec encore quelques efforts, il y a de fortes chances que nous soyons capables de résoudre les questions de premier plan ayant trait à la propriété intellectuelle et à la santé publique", avait-il dit.


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