"La réforme n'a pas été aussi profonde que j'aurais souhaité", a déclaré Mme Boel aux journalistes, en se déclarant "très critique", entre autres, à l'égard du système des quotas laitiers de l'UE, qui demeurera inchangé jusqu'en 2013, même si l'accord sur les quotas existants arrive à échéance en 2008. "Je ne peux pas m'imaginer que le système actuel survivra d'ici à 2008", a-t-elle estimé. Après des négociations marathon, les ministres de l'Agriculture des Quinze ont trouvé jeudi matin à Luxembourg un accord pour une réforme radicale de la PAC, qui par exemple met en place un système de paiement unique direct aux exploitations et conditionne l'octroi des aides à certains critères environnementaux et de sécurité alimentaire. Mais, en dépit des réserves, Copenhague juge que cet accord, concernant le découplage du soutien direct à la production, "constitue un pas très important". Selon la ministre, "le compromis de la PAC place aussi l'UE en meilleure position en vue des négociations au sein de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) à Cancun, au Mexique, en septembre. "Il est clair que nous (l'UE) sommes dans une situation nettement plus avantageuse qu'avant l'adoption de cet accord", a souligné la ministre danois. Elle s'attend aussi à ce que les Etats membres continueront sur la voie des réformes de l'agriculture, même si la France et l'Allemagne ont réussi l'année dernière à imposer un accord qui gèle en gros les dépenses pour le soutien à l'agriculture jusqu'en 2013.
"Nous devons parvenir à un accord pour établir un modèle dégressif, qui réduise les aides aux agriculteurs", a-t-elle affirmé. Le président du Conseil de l'Agriculture, Peter Gaemelke, s'est déclaré "mécontent et profondément préoccupée par cette réforme. "Nous ne pouvons être satisfaits avec autant de dérogations dans la politique agricole commune, notamment dans le secteur céréalier et de la viande de boeuf", a-t-il indiqué à l'agence danoise Ritzau. "La réforme est un pas vers la renationalisation de la politique agricole de l'UE (...) et conduira à une concurrence faussée entre les pays" a-t-il estimé. |