"Pour moi, il est aussi important d'être à Cancon qu'à Cancun", a assuré le porte-parole de la Confédération syndicale, qui n'a pas été autorisé à quitter le territoire français après sa condamnation judiciaire et se contentera de suivre les négociations de l'OMC "par copains interposés".
Quelques heures avant l'ouverture du "contre-sommet" prévu dans la soirée, l'apparition du syndicaliste a suscité l'émoi dans les rues du village d'habitude beaucoup plus calme.
Une odeur de canard confit embaume le village, les commerçants ont installé des stands près du podium, quelques centaines de personnes ont commencé à arriver pour le rassemblement prévu à partir de 20H30 avant un grand concert de "jazz gascon".
Disponible et souriant, José Bové serre les mains, répond aux questions, embrasse une vieille dame, déguste une pâtisserie offerte par la boulangère, le tout au milieu d'une forêt de caméras, de micros et d'appareils photos. "Vive José Bové", lance un enthousisate dans le cortège qui l'accompagne dans sa visite du village.
Devant la mairie, il dénonce "la dette scandaleuse" des pays du tiers-monde, devant la boulangerie, les "pétroliers voyous" qui polluent les océans, devant le café du village, "le capitalisme sauvage des grands groupes internationaux". "On est là pour dire qu'il y a une alternative", répète-t-il.
Les autorités ont estimé que le contre-sommet de Cancon, co-organisé par la confédération paysanne et le groupe Attac, pouvait attirer entre 5.000 et 10.000 personnes, mais les panneaux annonçant des "déviations" et des "routes barrées", à une vingtaine de km tout autour du village dissuaderont peut-être les curieux. |