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Seine-Saint-Denis Une Fête de l'Humanité sous le signe des luttes sociales et anti-libérales

LA COURNEUVE (Seine-Saint-Denis), 14 sept (AFP) - La 68e édition de la Fête de l'Humanité, qui s'est tenue jusqu'à dimanche au parc de la Courneuve (Seine-Saint-Denis), a été placée par les communistes sous le double signe de la lutte contre la mondialisation libérale, avec José Bové en vedette, et le souci d'unir combat politique et mouvement social.

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Dimanche, ce sont les luttes sociales et la recomposition de la gauche en vue des échéances électorales de 2004 qui ont été au coeur des débats et du discours de la secrétaire nationale du Parti communiste français (PCF), Marie-George Buffet.

Alors que les négociations entre les différentes composantes de la gauche piétinent, la numéro un du parti a souhaité "débloquer la gauche". Réfutant à la fois "la recherche de compromis à l'eau tiède" et "un splendide isolement" du PCF par rapport à ses alliés traditionnels, Mme Buffet a prôné une "démarche de rassemblement" en insistant sur la nécessité d'y inclure le mouvement social.

"Il serait fou de penser qu'il y aurait d'un côté le mouvement social posant ses exigences et de l'autre des politiques seules habilitées à y répondre", a déclaré Mme Buffet.

Symboliquement, le meeting politique a été ouvert par des interventions de personnalités en lutte: un médecin urgentiste pour la situation dans les hôpitaux, le leader de la CGT spectacle au nom des intermittents et l'incontournable José Bové venu affirmer, le poing levé, qu'il existait des "passerelles" entre syndicats, partis politiques et associations.

Alors que José Bové avait monopolisé l'attention samedi au grand dam de certains communistes qui trouvaient que le PCF laissait trop d'espace au porte-parole de la Confédération paysanne, il a partagé dimanche la vedette avec Leïla Shahid, déléguée générale de Palestine en France, le chanteur chilien Angel Parra et le président du mouvement altermondialiste Attac, Jacques Nikonoff.

Au moment où l'Organisation mondiale du commerce (OMC) devait achever sa réunion ministérielle à Cancun au Mexique, la lutte contre la "marchandisation du monde" faisait l'unanimité des intervenants et des militants. "On peut faire capoter la réunion de Cancun comme a l'a fait à Seattle", a assuré José Bové, très applaudi. Pour sa part, Jacques Nikonoff a demandé que soit "éradiqué le virus libéral".

Pendant ce temps, les communistes orthodoxes, rassemblés sous la bannière "nous voulons redonner des couleurs au PCF", lançaient une pétition nationale pour exiger de leur direction "un débat public national" et "une grande consultation" sur la stratégie de leur parti.

Grâce notamment à une météo exceptionnelle et à une programmation musicale grand public (Zazie, Marc Lavoine et Jean-Louis Aubert), cette Fête a été un grand succès populaire qui a rassemblé plus de 550.000 personnes, selon les organisateurs. Aux débats traditionnels sur la situation internationale se sont ajoutées cette année plusieurs manifestations pour commémorer le trentième anniversaire du coup d'Etat au Chili et la chute du président Salvador Allende.

Angel Parra a chanté, sur la grande scène, en mémoire du "Companero Presidente", rejoint par tout l'exécutif du PCF, Marie-George Buffet et tout le conseil national, dont Robert Hue, l'ancien président du parti, ainsi que la direction du quotidien l'Humanité qui va fêter son centenaire en 2004.


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