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Justice José Bové sera fixé mercredi sur la durée de sa future détention

MONTPELLIER, 24 fév (AFP) - José Bové sera fixé mercredi sur la durée de sa future détention, après que la cour d'appel de Montpellier aura tranché sur sa demande de dispense de révocation d'un sursis de huit mois de prison.

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Si les magistrats montpellierains rejettent sa requête, conformément au réquisition du parquet général, le porte-parole de la Confédération paysanne devra passer au total quatorze mois derrière les barreaux. S'il obtient gain de cause, scénario plus improbable, l'éleveur du Larzac ne passera que six mois en détention.

Après la décision de la cour d'appel de Montpellier, seule une grâce présidentielle pourrait éviter un retour en cellule à José Bové, qui a déjà purgé quarante-quatre jours de détention l'été dernier à la maison d'arrêt de Villeneuve-les-Maguelone (Hérault) pour le démontage du McDo de Millau.

Le leader paysan, condamné à six mois de prison en 2001 par cette même cour d'appel pour le saccage de plants de riz transgénique dans l'Hérault il y a trois ans, a vu tomber du même coup le sursis de huit mois prononcé en 1998 par le tribunal correctionnel d'Agen, toujours pour une action anti-OGM.

L'espoir d'obtenir la non-révocation du sursis demeure assez mince, de l'aveu même de son avocat Me François Roux, selon lequel le gouvernement cherche à "briser José Bové".

La position du parquet général, réclamant le maintien de la révocation du sursis, n'avait d'ailleurs guère surpris le syndicaliste paysan. "Si la Confédération paysanne est victime d'un acharnement, c'est parce qu'elle dérange en posant les questions de fond à prendre en compte pour l'avenir", a-t-il estimé.

Lors de l'audience, tenue à huis-clos le 29 janvier, le militant anti-mondialisation, pressé de renoncer à ses coups de force anti-OGM, avait refusé de "plaider pour l'arrêt du combat syndical".

"J'ai expliqué aux magistrats qui me demandaient si j'allais arrêter mes actions que lorsque la loi n'est pas adaptée, c'est mon devoir, en tant que responsable syndical, d'y désobéir", précisait-il.

Avant de lancer, sur les marches du Palais de justice, acclamé par deux cents militants : "Il n'est pas question pour moi de renoncer au combat malgré les risques d'emprisonnement".

L'enjeu de sa requête, dernier recours devant la justice française déposé par José Bové pour limiter la durée de sa détention, n'est cependant pas négligeable. Passer d'un séjour en prison de 14 à 6 mois lui permettrait, de surcroît, de solliciter un aménagement auprès du juge d'application des peines, incompétent au delà d'un an de détention.

Le leader paysan, qui refuse de "s'agenouiller devant Chirac", a laissé à ses partisans le soin de réclamer une grâce présidentielle afin de "replacer le débat dans le champ politique". "C'est au président de la République de dire si oui ou non on doit envoyer les syndicalistes en prison", a-t-il déjà prévenu.


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