Actuellement, chaque Français consomme un peu moins de 11 litres d'alcool pur par an.
Selon les experts, environ 5 millions de personnes connaissent des problèmes médicaux ou des difficultés psycho-sociales liées à cette consommation, mais seulement 20 % des alcoolo-dépendants sont traités. Ce qui n'empêche pas les pertes de revenus et de production induits de culminer à près de 10 milliards d'euros chaque année en France. Dès l'âge de 20 ans, 7 hommes sur 10 consomment de l'alcool au moins une fois par semaine contre 4 femmes sur 10. Et, dans le milieu du travail, le nombre moyen de verres consommés par les hommes est 1,5 à 2 fois supérieur à celui des femmes. Les deux-tiers des plus de 65 ans consomment quotidiennement du vin alors que les jeunes penchent pour les alcools forts et les bières, principalement en fin de semaine lors de fêtes. Les enquêtes françaises en milieu scolaire montrent que 86 % des plus de 16 ans ont "expérimenté" l'alcool mais que l'usage répété - au moins dix actes de consommation par mois - semble ne pas avoir augmenté. Selon l'épidémiologiste Françoise Facy, l'âge précoce de la première consommation constituerait le "premier facteur de risque prédictif" d'une consommation adulte excessive. Outre ses conséquences directes sur les consommateurs, l'alcool est impliqué dans 10 à 20 % des accidents du travail et est responsable de 2.700 décès par an sur les routes. L'alcool est également associé aux agressions, aux rixes, ainsi qu'aux violences conjugales : "dans 36 % des cas de violences conjugales, un des protagonistes a bu et, plus généralement, une infraction sur cinq est liée à l'alcool", rappelle Mme Facy. En France, plus de 2 millions de personnes seraient alcoolo-dépendantes et près de 40 % d'entre elles présentent un autre trouble mental (troubles anxio-dépressifs, personnalité anti-sociale, schizophrénie). L'alcool a aussi un lien avec le statut social, la qualité des études, le type d'emploi et le niveau de salaire. Selon des études américaines, les ménages ayant une consommation excessive d'alcool ont un revenu moyen inférieur de 30 % aux autres ménages. En outre, selon ces mêmes études, 73 % des hommes alcoolo-dépendants de 30-44 ans occupent un emploi à temps plein contre 88 % des non alcoolo-dépendants. Cette différence est encore plus grande dans la tranche d'âge de 45-59 ans (68 % contre 86 %). Les études montrent également que les buveurs excessifs ont plus souvent des emplois de "cols bleus" et, dans les métiers de "cols blancs", ils gagnent 15 % de moins que leurs collègues. Concernant le niveau d'études, les étudiants qui consomment fréquemment de l'alcool font en moyenne deux années de moins d'études supérieures que les abstinents. Face à ce constat, les experts de l'Inserm recommandent, pour les campagnes de prévention, de mobiliser les personnes dont les jeunes se sentent proches, DJ, sportifs, animateurs, acteurs, de lutter pour une application plus stricte de la loi Evin et contre la publicité clandestine et "envisagent" une réduction du taux d'alcoolémie autorisé au volant à 0,2 gramme au lieu de 0,5 actuellement. |