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Canada Diminution du nombre des vins importés

La SAQ, le monopole d'Etat chargé de commercialiser les vins et alcools au Québec a décidé de réduire le nombre de ses références de bouteilles de vin. Certains exportateurs français devraient être touchés.

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Les importateurs de vins français au Québec doivent-ils s'attendre à rencontrer des difficultés ? Alors que nos vins ont trusté, selon la Mission économique de Montréal, 54 % des importations de vins au Québec en 2002, il se pourrait qu'ils fassent aujourd'hui les frais des nouvelles orientations de la Société des Alcools du Québec (SAQ), le monopole d'Etat chargé de la commercialisation des vins, spiritueux et bières dans la province.

Celui-ci doit en effet faire face à une inquiétante baisse de sa rentabilité. En cause, des stocks -et des coûts de stocks- qualifiés par certains de pléthoriques et un nombre de références trop important. Ainsi, au cours des 3 dernières années l'offre a gonflé passant de 5 300 à 7 000 références alors que dans le même temps les stocks triplaient atteignant 500 000 caisses, soit l'équivalent ou presque d'une bouteille de vin par habitant.

Du coup, pour endiguer ce phénomène, le président nommé il y a un an à la tête de la SAQ, Louis Roquet, vient de prendre la décision de réduire sensiblement le nombre de références qui devrait repasser à 5 400.

A côté des quelque 12 000 bars, hôtels et restaurants qu'elle approvisionne, la SAQ détient plusieurs milliers de points de vente pour lesquels elle a indiqué que seul les produits qui s'y vendent le mieux seraient conservés.

Le président du monopole a en effet expliqué que, selon les types de points de vente, 95 % des ventes pouvaient être réalisées à l'avenir avec des références moins nombreuses qu'aujourd'hui.

Après avoir élargi son offre et vu ses ventes fortement progresser entre 1997 et 2002 (+53 %), la SAQ revient donc en arrière tout en estimant que cette diminution de l'offre ne devrait pas avoir une incidence trop importante sur les ventes.

Louis Roquet espère en revanche que cette décision aura une répercution positive sur la rentabilité de la société. Une rentabilité qui avait réculé de près de 15 % entre 1997 et 2002.

Si la France, qui est le premier fournisseur de vins au Québec, ne devrait pas perdre cette place enviable après cette réduction du nombre des références importées, il est en revanche fort probable que cette décision touche plusieurs exportateurs et produits français. Sans être alarmante, cette nouvelle peut apparaître comme préoccupante.

D'une part parce que les excès de stocks touchent avant tout les vins de spécialités, pour la plupart des vins français, et d'autre part parce que la concurrence étrangère -plus présente dans la catégorie des vins de cépages- marque des points sur le marché canadien. L'Espagne et l'Australie notamment.

Selon la Mission économique de Montréal, si les importations québécoises de vins français ont progressé l'an dernier de 2,3 % par rapport à 2001, la part de marché des vins français en valeur a reculé de près de 2 points passant de 55,6 % sur les onze premiers mois de 2001 à 54 % en 2002.


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