"Nous considérons comme contestables les propositions de Bruxelles qui ne permettront plus un équilibre entre d'un côté la compétitivité et de l'autre la solidarité régionale", a déclaré à l'AFP M. Philippe Soubestre, président du Syndicat National des Fabricants de Sucre de France (SNFS).
"Cette réforme coûtera plus cher, surtout si à partir de 2006 on choisit la deuxième option, qui semble avoir la préférence de la Commission, combinant une baisse des prix et une disparition des quotas après une période transitoire", a ajouté M. Soubestre.
"Si cette réforme était adoptée, elle profiterait plus aux multinationales qu'aux producteurs", a souligné le président du SNFS.
De son côté, la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves (CGPB) estime impossible de se prononcer pour le moment sur les propositions de la Commission tant que ne seront pas connus les résultats des négociations à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), ni ceux de la plainte de plusieurs pays (Australie, Thaïlande, Brésil) sur les exportations hors-quotas des pays ACP.
Dans ses propositions, la Commission s'inscrit dans la suite de l'accord sur la Politique agricole commune intervenu en juin, et propose d'appliquer, à des degrés divers, le principe du découplage des aides par rapport à la production, l'un des fondements de la réforme de la PAC.
La Commission propose trois "options" sur le sucre. La première est une prolongation du régime actuel après le 1er juillet 2006, avec le maintien de l'actuelle Organisation commune de marché, et une réduction "nécessaire" des quotas, des tarifs et des prix.
La seconde prévoit une élimination progressive des quotas de production, s'accompagnant de l'alignement des prix internes de l'Union sur le prix des importations, et éventuellement de la possibilité pour les producteurs de sucre de bénéficier du "paiement unique à l'exploitation" mis en oeuvre par la réforme de la PAC approuvée en juin.
Enfin la troisième option envisagée par Bruxelles est la libéralisation totale du marché du sucre, avec abandon du mécanisme de soutien des cours et des quotas de production. |