Tabac
Les cinq "méditerranéens" de l'Union européenne opposés à la réforme
par AFPil y a 22 ans2 min de lecture
L'Italie, présidente en exercice de l'Union européenne, la Grèce, l'Espagne, la France et le Portugal ont fait part dans une lettre ouverte lundi 17 novembre 2003 de leur opposition au projet de réforme des aides au secteur du tabac, élaboré par le commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les cinq pays "méditerranéens" de l'UE ont marqué leur inquiétude quant aux conséquences du découplage total entre les aides et la production proposé par M. Fischler en termes d'emploi et de gestion rurale. Sans remettre en cause la "volonté" commune des Européens de "prendre en considération les problèmes de santé publique causés par le tabac", ils ont réclamé le maintien d'un lien au moins partiel entre les aides et la production. "La principale raison de cette requête est le besoin de protéger les emplois de tous les travailleurs du secteur", ont souligné dans leur lettre les ministres Giovanni Alemanno (Italie), Giorgios Drys (Grèce), Miguel Arias Canete (Espagne), Hervé Gaymard (France) et Armando Sevinate Pinto (Portugal). Selon les Cinq, le projet de M. Fischler, "qui aura des conséquences très graves pour l'emploi, va provoquer soudainement un abandon de la culture du tabac et signifier la perte de dizaine de milliers d'emplois, non seulement sur les exploitations mais aussi dans l'industrie de la transformation". "Ce phénomène va être aggravé par le fait que la culture du tabac est très fortement concentrée dans certaines régions, où les activités liées fournissent un pourcentage élevé des emplois globaux", ont-ils souligné dans leur lettre commune. En marge de la réunion des ministres européens de l'Agriculture, plus de 5 000 planteurs de tabac de l'UE ont manifesté lundi à Bruxelles contre la réforme du secteur défendue par la Commission. Le projet de M. Fischler prévoit à partir de 2005 un découplage total des aides à la production de tabac pour les premières 3,5 tonnes produites par exploitation, et à hauteur de 80% pour la production comprise entre 3,5 et 10 tonnes.