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Prix des marques Nicolas Sarkozy donne 10 jours pour atteindre les -2%

PARIS, 7 sept 2004 - Le ministre des Finances Nicolas Sarkozy a pressé lundi les industriels de grandes marques d'accélérer leurs baisses de prix, encore loin d'atteindre les 2% en moyenne prévus par l'accord du 17 juin, et souhaité que les négociations avec les distributeurs s'achèvent d'ici 10 jours.

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Au cours d'une réunion de 2 heures avec les distributeurs et les fédérations d'industriels, M. Sarkozy a aussi accordé un délai de tolérance de 10 jours, mais pas davantage, pour les distributeurs qui ont "anticipé" les baisses sans aval préalable des industriels - ce qui est illégal dans le cadre de la loi contre la revente à perte. Les services de la concurrence, qui contrôlent les prix, "ont été mandatés" sur ce point par le ministre, indique un communiqué de Bercy.

Les enseignes visées par cette critique - Leclerc et Intermarché - ont toujours fait valoir qu'elles essaient de faire pression sur les industriels réticents, justement pour que l'accord du 17 juin s'applique. L'argument a été en partie admis par le ministre, puisqu'il leur a accordé 10 jours de sursis pour poursuivre leur tractations sans sanction. Après ce délai, M. Sarkozy a annoncé une nouvelle "réunion de suivi". Rien ne dit si ce sont les distributeurs épinglés qui devront remonter leurs prix, ou les industriels qui devront les baisser.

Si Nicolas Sarkozy est de nouveau personnellement intervenu, c'est qu'il a constaté que "seule la moitié du chemin a été faite": au lieu de 2% de baisse des prix, seul 1% a été réellement mis en place pour l'instant, et avec seulement 2.500 produits concernés, a-t-il dit aux participants. Il a donc demandé aux industriels d'aboutir à une baisse moyenne de 2% d'ici le 20 septembre environ, avec 3.500 à 5.000 produits concernés au lieu de 2.500, et de nouveau menacé de citer publiquement les industriels réticents.

Satisfait, Michel-Edouard Leclerc, patron des Centres Leclerc, qui a appliqué des baisses de prix de 2% uniformes sans attendre l'aval des fabricants, a déclaré à l'AFP qu'il utiliserait les 10 jours qui viennent pour "renforcer ses négociations" avec les industriels. La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui rassemble tous les distributeurs sauf Leclerc et Intermarché, était elle aussi satisfaite. "Le message était clair pour les industriels, ils ne doivent plus tergiverser", a commenté son président Jérôme Bédier. "D'autre part, le ministre a rappelé le principe du seuil de revente à perte, avec 10 jours de souplesse", a-t-il ajouté.

Pour les enseignes de la FCD, qui comme Carrefour et Casino répercutent uniquement les baisses des industriels, c'est l'espoir de voir freiner l'agressivité sur les prix des Leclerc et Intermarché. Du côté des industriels, on préférait insister lundi sur le rappel à l'ordre de ces deux enseignes contre leurs "baisses sauvages".

"Le ministre a dit qu'il n'acceptera plus que les distributeurs vendent à perte et qu'il mettra en place les sanctions nécessaires. Il a obtenu que Leclerc n'applique pas des baisses uniformes de 2%, ni qu'Intermarché applique des baisses encore plus importantes", s'est réjoui le président de l'ANIA (Association nationale des industries alimentaires), Jean-René Buisson. "En contrepartie, le ministre intervient" pour que les industriels appliquent les baisses de prix, "c'est normal", a-t-il reconnu, rappelant que beaucoup d'industriels "sont allés dans l'accord à reculons".

"Mais on ne peut pas dire que les industriels n'appliquent pas les baisses de prix puisque 66% l'ont déjà fait", s'est-il défendu, ajoutant que "l'accord reste volontaire" et que ceux qui ne veulent pas l'appliquer ne l'appliqueront pas.


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