Login

Loi Galland Leclerc presse Raffarin de ne pas reporter une réforme

Michel-Edouard Leclerc, patron du groupement des Centres E.Leclerc, a déclaré mercredi à l'AFP qu'il allait écrire au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin "pour lui dire le danger de reporter la réforme" de la loi Galland sur les prix dans la grande distribution.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Michel-Edouard Leclerc, farouche partisan d'une réforme de la loi Galland, réagissait aux propos du député UMP Patrick Ollier, qui a indiqué mardi que Matignon était "d'accord" pour ne pas déposer de projet de réforme avant 3 mois, le temps pour une mission parlementaire d'étudier le sujet.

Bercy a aussitôt réaffirmé qu'il transmettrait un texte à Matignon avant fin novembre même si "pour le reste, le calendrier de la réforme appartient à Matignon".

"Le dépôt d'un projet par Nicolas Sarkozy fin novembre (comme le souhaite le ministre des Finances, ndlr) induit déjà un débat parlementaire au printemps, ce qui est tard. Si on tarde trois mois de plus, rien ne sera acquis avant l'automne prochain, plombant toute possibilité de baisse des prix en 2005", a souligné Michel-Edouard Leclerc.

"Comment nourrir l'engagement de Jean-Pierre Raffarin de lutter contre la vie chère et rester crédible, si par avance on conforte les partisans du statu quo, en reportant une réforme dont Guy Canivet a donné les clés", a-t-il poursuivi. Guy Canivet, magistrat, est l'auteur d'un rapport sur la loi Galland remis le mois dernier au gouvernement.

"Il y a urgence, car distributeurs et fournisseurs ont besoin de perspectives claires pour conclure leurs contrats commerciaux", a-t-il ajouté.

Or, "les industriels commencent à transmettre aux distributeurs leurs tarifs 2005, avec des hausses moyennes de 2 à 5 %, en invoquant l'augmentation des matières premières et de l'énergie", a dit Michel-Edouard Leclerc.

"A quoi cela sert-il d'organiser un début de baisse depuis juin, modeste mais réelle, si c'est pour repartir avec des hausses en 2005, ce qui attisera l'irritation des consommateurs ?", a-t-il lancé.

En l'état, la loi Galland oblige en effet les distributeurs à répercuter au consommateur les hausses des tarifs des industriels.

"Si d'aventure Matignon décidait de retarder la discussion parlementaire, nous demanderons au Premier ministre de prendre des mesures transitoires pour permettre aux distributeurs de négocier les tarifs des industriels et proposer de nouvelles vagues de baisses des prix, afin de soutenir la consommation, toujours stagnante en octobre", a ajouté Michel-Edouard Leclerc.

"L'idée de confier au ministre délégué au Commerce Christian Jacob le soin de défendre un projet de réforme me laisse perplexe", a-t-il aussi commenté, "car M. Jacob n'a cessé de pester contre l'idée d'une réforme et même d'une baisse des prix".

Pour lui, Christian Jacob, qui s'est rendu en Hollande jeudi où il a été reçu par Laurus, filiale minoritaire de Casino, s'est allié "au groupe Casino, l'un des plus chers de France, pour étayer la thèse selon laquelle la baisse des prix nuirait à l'économie".

"Je ne suis donc pas sûr qu'il soit le meilleur partisan d'une libéralisation des prix", a-t-il conclu, ajoutant "cette petite guerre anti-Sarkozy est pitoyable".

Jeudi dernier, Nicolas Sarkozy a reçu les patrons de Carrefour, Leclerc, L'Oréal, Procter et Gamble ainsi que les dirigeants de fédérations professionnelles (la FCD pour les distributeurs, l'ANIA et l'ILEC pour les industriels) pour poursuivre les travaux sur son projet de réforme. Nicolas Sarkozy avait alors critiqué sévèrement les prises de position de Christian Jacob, ont indiqué plusieurs des participants.


A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement