Lors d'une rencontre avec la patronat français à Mikhaïl Saakachvili, élu président en janvier, a expliqué que sa stratégie était de "réduire les risques de l'investissement en Géorgie". A cette fin, il mène une lutte anti-corruption, avec l'arrestation de plusieurs ministres et, ce qui était "beaucoup plus difficile" selon lui, celle de "chefs mafieux". Les fonctionnaires touchent à nouveau leur traitement et, parallèlement, leur nombre est en voie de réduction. Le code fiscal doit être réformé d'ici "deux mois, deux mois et demi", a-t-il promis.
Le nouveau président, âgé de 36 ans, table surtout sur une amélioration des rapports avec la Russie, premier marché pour les produits géorgiens, après sa première rencontre en février avec le président russe Vladimir Poutine.
"Je le crois pragmatique, il m'a impressionné par la vision qu'il a pour la Russie", a-t-il dit. Il a ajouté croire que le président russe comprenait que Moscou doit mettre un terme à la déstabilisation de ses voisins. Tbilissi accuse son puissant voisin de soutenir les mouvements séparatistes en Abkhazie, région du nord-ouest de la Géorgie qui représente 15% du territoire, et en Ossétie du sud, au nord.
Les secteurs les plus prometteurs pour les capitaux étrangers, a-t-il expliqué, sont ceux de l'énergie, de l'agroalimentaire et du tourisme. Dans le secteur de l'énergie, un oléduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan, transportant le pétrole de la Caspienne jusqu'à un terminal turc sur la Méditerranée, est en cours de construction et gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzerum (est de la Turquie), est en projet. Mikhaïl Saakachvili a fait valoir les ressources hydrauliques de son pays qui pemettraient d'exporter de l'électricité vers l'est de la Turquie et le sud de la Russie.
Dans le secteur agricole, la demande russe pour les produits géorgiens comme les fruits, les vins et le cognac est "presque illimitée" mais les exportations se font de façon "primitive, chaotique, et inorganisée". Des investissements en technologie moderne rapporteraient gros et à court terme, a-t-il assuré.
Le tourisme est également un secteur prometteur, a déclaré M. Saakachvili, en rappelant que par son climat la Géorgie attirait 5 millions de touristes par an du temps de l'Union soviétique. En 2002, la France était le 9ème partenaire commercial de la Géorgie, pays de 3 millions d'habitants.
M. Saakachvili, en visite à Paris jusqu'à mercredi matin, devait être reçu par le président Jacques Chirac et les ministres des Affaires étrangères Dominique de Villepin, de l'Economie Francis Mer et de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. |