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Subventions à l'exportation Jacques Chirac "réservé" sur l'initiative de Bruxelles

PARIS, 13 mai 2004 - Le président Jacques Chirac est "réservé" sur l'offre conditionnelle d'élimination des subventions à l'exportation faite par la Commission européenne à l'OMC et insiste sur le "parallélisme" des concessions, a déclaré jeudi la porte-parole de l'Elysée Catherine Colonna.

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"Il faut un parallélisme dans les mouvements et les gestes des uns et des autres", a dit Mme Colonna interrogée à l'issue du 3ème Conseil des ministres franco-allemand. "Le président de la République est donc réservé face à l'initiative des deux commissaires" à l'Agriculture Franz Fischler et au Commerce Pascal Lamy, a déclaré la porte-parole, alors que cette initiative est fortement soutenue par Berlin.

Elle a rappelé que "le processus d'élimination progressive des aides à l'exportation ne pourra se poursuivre sérieusement que si tous les pays acceptent de mettre sur la table toutes les formes d'aide qui existent", dans une allusion aux soutiens déguisés aux exportations comme les aides alimentaires.

La Commission européenne a proposé lundi d'abandonner ses subventions aux exportations de produits agricoles, à condition que ses partenaires de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en fassent autant, dans un ultime effort pour obtenir avant l'été la relance du cycle de libéralisation du commerce lancé en Doha en 2000. Mme Colonna a souligné que le président Chirac "souhaite le succès de cette négociation" après l'échec de Cancun en septembre 2003. "Il faut améliorer la situation des pays les plus pauvres en adaptant les règles du commerce international", a-t-elle souligné en rappelant que la France a proposé que l'Union européenne supprime les aides à l'exportation déstabilisatrices pour les pays africains.

La porte-parole a également rappelé que la réforme de la politique agricole commune "a été engagée et adoptée en juin 2003 et que des engagements ont été pris dans ce cadre jusqu'en 2013". Elle a affirmé que la Commission avait alors accepté que cette réforme soit "pour solde de tout compte vis-à-vis de la négociation à l'OMC".

A l'époque, les Européens s'étaient entendus sur le fait de ne pas faire payer deux fois leurs agriculteurs, une première fois par la réforme de la PAC, qui a coupé le lien entre le niveau des aides et les quantités produites, et une seconde, dans le cadre de l'OMC, où les subventions de l'UE sont très décriées. Dans la négociation avec l'OMC, "l'UE a donc déjà agi concrètement et en faisant preuve de beaucoup de bonne volonté, d'ouverture et de flexibilité sur le volet agricole alors même que, à ce jour, les autres pays n'ont pas donné de signes équivalents", a ajouté Catherine Colonna.

La France, première puissance agricole de l'UE, défend le mécanisme des "restitutions" en vertu duquel les exploitants européens obtiennent le reversement de près de 3 milliards d'euros pour compenser leurs exportations aux prix du marché mondial, traditionnellement moins élevés.


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