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UE-élections Les fermiers baltes indifférents face au scrutin européen

RIGA, 6 juin (AFP) - Les agriculeurs des trois pays baltes, nouveaux membres de l'UE se disent indifférents face à leurs premières élections au parlement européen le week-end prochain.

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"Ces élections ne m'intéressent pas", déclare à l'AFP Jana Sventicka, 54 ans, qui élève trois porcs et une dizaine de poules dans sa ferme de trois hectares.

"Maintenant, ils nous promettent beaucoup de choses, mais lorsqu'ils iront à Bruxelles, ils oubliront tout alors que nous devrons rester ici sur place", ajoute-elle.

"Je ne me soucie pas de ce que les députés feront dans ce parlement", ajoute Aivars Ansons, 47 ans, un agriculteur biologique letton du village Dzukste (sud-ouest).

"Ce qui m'interesse, ce sont mes produits biologiques: les laitues, les petits oignons, les pommes et les prunes", ajoute-t-il.

La Lettonie est le premier des pays baltes membres de l'UE depuis le 1er mai à élire samedi prochain ses premiers neuf députés au parlement européen qui en compte au total 732 pour les 25 pays.

Le lendemain, dimanche, l'Estonie et la Lituanie éliront respectivement six et treize députés.

Le scrutin se déroulera dans une atmosphère d'apathie dans les compagnes, notamment en Estonie, où les sondages prédisent le taux de participation le moins élevé, environ 26%. La Lettonie et la Lituanie devraient approcher la moyenne européenne de 49%. Le vote des campagnes pèse lourd sur l'ensemble du scrutin. Environ 33% de la population estonienne vit dans les campagnes, de même que 32% des Lettons et 18% des Lituaniens.

Jaak Sunt, 58 ans, qui exploite une ferme écologique sur la côte baltique explique que les fermiers se disent déçus après les premières semaines dans l'UE et pensent que les hommes politiques iront à Bruxelles et à Strasbourg pour profiter de la belle vie.

"Je suis très déçu de l'UE et je doute que j'aille voter pour le Parlement européen", explique-t-il. Dans sa ferme de 100 hectares à Lauri-Antsu, il fait pousser du blé, des pommes de terre, et il élève une trentaine de moutons.

"Les gens espéraient obtenir de l'UE des subventions et des aides, mais tout ce que nous avons, c'est moins d'argent et plus de paperasserie pour en avoir", explique-t-il.

"Les gens pensent que les hommes politiques se présentent uniquement pour avoir un siège bien chaud et un salaire plus élevé au Parlement européen. Nous ne croyons pas qu'ils feront quelque chose pour nous", ajoute-t-il. Pour augmenter l'intérêt porté au Parlement européen et expliquer ce que l'UE peut faire pour les zones rurales, des hommes politiques y ont mené une campagne active.

"Le niveau de connaissances sur l'UE et le Parlement est très bas dans les campagnes", estime Oskars Kastens, candidat du parti centriste La Lettonie d'abord.

"De nombreux fermiers veulent toutefois obtenir de l'argent de l'UE pour cultiver des cassis, faire du reboisement ou acheter un tracteur d'occasion", explique Kastents qui a mené campagne dans les zones rurales au cours des deux derniers mois. Parfois, les hommes politiques recoivent un accueil hostile.

"J'ai l'impression qu'ils veulent juste avoir du pain gratuit dans l'UE en appuyant sur les boutons de vote" à Strasbourg, explique Janis Skoba, 80 ans. Pour ce retraité de le petite ville de Mazsalaca (nord), toujours actif dans la vie politique, la campagne pour les élections européenne "n'est que du vent et n'apporte que des réponses vides".

"Je voterai, mais je ne sais toujours pas pour qui", déclare sans le moindre enthousiasme Normuds Audziss, 38 ans, fermier au village de Lizums dans le nord-est de la Lettonie.

Avec ses 245 hectares, il est interessé à obtenir de l'argent européen, mais ne pense pas que les eurodéputés lettons puissent l'aider.

"Je ne peux compter que sur moi-même", souligne-t-il.


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