Bananes
Le tarif douanier demandé vise au maintien des parts de marché dans l'Union européenne, selon Pascal Lamy
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
BRUXELLES, 29 oct (AFP) - Le tarif de 230 euros par tonne que l'Union européenne veut imposer dans le cadre de la réforme du régime des importations de bananes vise à maintenir les parts de marché actuelles entre producteurs communautaires, pays ACP et pays d'Amérique centrale, a indiqué vendredi le commissaire pour le Commerce Pascal Lamy.
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Ce nouveau régime tarifaire, imposé par la condamnation de l'UE à l'Organisation mondiale du commerce, se substituera à partir du 1er janvier 2006 au système de contingentement par quotas qui accordait une protection particulière aux producteurs européens et à ceux d'Afrique de l'Ouest et des Caraïbes, face aux "bananes dollar" venues d'Amérique centrale. "L'esprit dans lequel nous travaillons est de laisser les parts de marché telles qu'elles sont", a expliqué M. Lamy dans un point de presse.
Actuellement, les producteurs de l'UE (Antilles françaises notamment) détiennent 20% du marché, les pays ACP (Asie-Pacifique-Caraibes) quelque 25%, le reste du marché étant tenu par les producteurs latino-américains. A l'heure actuelle, les bananes des pays ACP entrent sur le marché communautaire à tarif zéro dans la limite des quotas, et avec un tarif de 300 euros hors quotas, alors que les importations de pays latino-américains sont soumises à un tarif de 680 euros la tonne hors quotas et de 75 euros dans la limite des quotas. "Actuellement, a souligné M. Lamy, ce n'est pas le tarif qui est essentiel, c'est le contingent, qui crée une rente au profit des producteurs qui se mettent la différence dans la poche", quand ils vendent les quantités sous quota.
Dans le nouveau système tarifaire, cette rente sera récupérée par le budget de l'UE et le tarif de 230 a été calculé "très attentivement pour ne pas introduire de perturbation forte dans les parts de marché", a-t-il expliqué. "Notre objectif, a ajouté M. Lamy, n'est pas de faire disparaître les producteurs communautaires qui subsistent, et nous devons respecter les obligations prises vis à vis des pays ACP dans le cadre de la Convention de Cotonou".