Login

Journée d'opposition aux OGM Les anti-OGM veulent convaincre les présidents de région

PARIS, 9 mai 2004 - Les anti-OGM, qui se sont mobilisés ce week-end, continuent à inviter les nouveaux exécutifs régionaux à interdire les cultures de plantes génétiquement modifiées, une mesure déjà prise en Bourgogne, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes au cours des dernières semaines.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Les participants à "la journée nationale d'opposition aux OGM" organisée samedi ont manifesté une "très grande impatience" de voir les nouveaux présidents de région interdire la culture d'OGM sur leur territoire, a déclaré dimanche Arnaud Apoteker, responsable national pour les OGM de l'organisation écologiste Greenpeace France.

Ainsi, à Boissy-sous-Saint-Yon (Essonne), le Conseil régional d'Ile-de-France a été invité à "prendre une position claire contre les OGM", selon M. Apoteker et Raymond Leduc, responsable de la Confédération paysanne, co-organisatrice de cette journée d'action de même que l'association altermondialiste Attac France.

Le nouveau conseil régional de Poitou-Charentes, présidé par Ségolène Royal (PS) avait décidé le 26 avril, lors de sa première séance depuis les élections, d'interdire "tout essai public ou privé" et "toute culture de plantes génétiquement modifiées sur le territoire régional".

Pour justifier sa décision, il avait invoqué "le principe de précaution", figurant dans le code de l'environnement. "L'absence de certitude, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures (...) visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles à l'environnement", avait expliqué le conseil.

Le 29 avril, le conseil régional de Rhône-Alpes s'opposait à son tour "à toute mise en place sur son territoire de cultures d'OGM en plein champ, qu'elles soient destinées à la production ou à l'expérimentation". La Bourgogne a pris une décision similaire, et dans plusieurs autres régions, dont PACA, une telle initiative a été promise.

La règlementation en matière d'OGM ne relève pas de la compétence régionale a rappelé récemment le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard, alors que le gouvernement entend décider avant la fin mai d'autoriser ou non la mise en place cette année de nouveaux essais de cultures OGM.

Confirmant des propos tenus fin avril à Lyon par M. Gaymard, le ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, a déclaré jeudi que la France élaborerait une procédure nationale pour assurer la coexistence des cultures OGM et non-OGM si la question n'était pas réglée au niveau européen.

Néanmoins décidées à agir au niveau local, plusieurs communes ont interdit les cultures d'OGM. Dans la Creuse, 14 maires ont déposé collectivement jeudi devant la préfecture des arrêtés en ce sens.

En Seine-Maritime, le président socialiste du conseil général Didier Marie veut également déclarer ce département "territoire non-OGM". Il faut appliquer "le principe de précaution totale de la fourche dans le champs à la fourchette dans l'assiette", a-t-il expliqué samedi.

Outre le risque de dissémination dans l'environnement de plantes transgéniques résistantes aux herbicides cultivées à l'air libre, il y a celui d'un transfert à la flore intestinale de gènes introduits dans un aliment transgénique consommé par l'homme.

Une étude publiée en janvier dans la revue scientifique Nature Biotechnology avait montré que des gènes "epsps" conférant une résistance à un herbicide pouvaient être retrouvés dans des bactéries du tube digestif à l'issue de la digestion de soja génétiquement modifié dans l'intestin grêle.

Sans démontrer un risque pour la santé humaine, ces résultats étaient, selon les chercheurs, à prendre en compte "à l'avenir lors de la définition de normes de sécurité pour les aliments transgéniques".


A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement