OMC et Mercosur
La France condamne la "tactique" de la Commission de l'UE
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
PARIS, 26 mai (AFP) - Le ministre français de l'Agriculture Hervé Gaymard, interrogé mercredi lors des questions à l'Assemblée nationale, a réaffirmé que le gouvernement français n'est "pas du tout d'accord avec la tactique du commissaire européen chargé du Commerce international Pascal Lamy" pour mener les négociations entre l'UE et l'OMC et avec le Mercosur.
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D'abord, a expliqué M. Gaymard, interpellé par le député UDF de la Somme Stéphane Demilly, "il n'y a aucune tyrannie du calendrier pour l'OMC, il n'y a aucune raison de vouloir conclure avant l'été".
"Les négociations dureront ce qu'elles dureront, la bonne date sera celle d'un accord équilibré et il n'y a aucune raison de se limiter dans le temps", a-t-il dit.
De plus, "l'Europe a beaucoup réformé sa politique agricole depuis dix ans". "Les subventions à l'exportation dans le budget de l'UE sont passées de 30% à 5% en quelques années", alors que "les Américains n'ont rien fait" et ont toujours "un système sophistiqué de marketing loans et de fausses aides alimentaires bien plus perturbantes pour les pays en développement" que celles de l'UE, a-t-il poursuivi.
Début mai, la Commission européenne a proposé à l'OMC d'abandonner ses subventions aux exportations de produits agricoles, à condition que ses partenaires de l'OMC en fassent autant, afin d'obtenir avant l'été la relance du cycle de libéralisation du commerce lancé en Doha en 2000.
Par ailleurs, M. Gaymard a de nouveau condamné l'idée de conclure d'abord un accord avec les pays du Mercosur, comme le souhaite la Commission, car "nous pensons que la priorité dans ces négociations sont les pays pauvres, en particulier l'Afrique". "C'est la raison pour laquelle nous sommes contre un accord avec le Mercosur avant de conclure l'accord avec l'OMC".
"Il n'y a aucune raison qu'on paye deux fois, trois fois pour la réforme de la Politique agricole commune, ne doutez pas de notre résolution sur ce sujet", a conclu M. Gaymard.