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OGM Des experts de l'Afssa concluent prudemment à l'absence de danger pour la santé

PARIS, 24 juil 2004 - Les organismes génétiquement modifiés (OGM) ne présentent pas de dangers prouvés pour la santé, et pourraient comporter en revanche quelques bénéfices, conclut un rapport d'experts, qui misent surtout sur les OGM de deuxième génération et évitent de trancher un débat particulièrement brulant.

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Les experts de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), chargés d'évaluer les risques liés à la consommation par l'homme et les animaux des OGM, se sont penchés sur quatre cas d'OGM susceptibles d'apporter des bénéfices en matière de santé par rapport aux produits conventionnels : deux cas d'OGM déjà sur le marché ou proche de l'être (plantes résistant à certains insectes et betterave tolérante à un herbicide, le glyphosate) et deux cas d'OGM en cours d'évualation (riz doré enrichi en précurseurs de la vitamine A et microorganismes génétiquement modifiés, comme les levures, bactéries ou moisissures utilisées dans certaines préparations pharmaceutiques ou produits alimentaires).

"L'analyse de ces quatre cas d'école fait apparaître qu'il existe effectivement des données suggérant que les OGM considérés puissent apporter des bénéfices pour la santé humaine, mais que la quantification de ces bénéfices est difficile à réaliser, surtout pour les OGM de première génération", conclut le rapport mis en ligne cette semaine par l'Afssa (www.afssa.fr). "Dans la plupart des cas, cette évaluation quantitative paraît très difficile, pour ne pas dire hors de portée", remarquent prudemment les experts. Dans l'immédiat, les bénéfices, contrairement aux dangers, sont identifiés. Les scientifiques citent notamment la moindre utilisation d'herbicides ou d'insecticides, ou l'introduction, comme pour le "riz doré", de variétés enrichies susceptibles d'apporter des réponses à certaines carences nutritionnelles. Les experts sont toutefois divisés sur la quantité de riz qu'il faudrait ingérer pour résoudre les problèmes de carences en vitamines A.

Pour les OGM destinés directement à la consommation, aucun problème de santé n'a pu être spécifiquement attribué à un OGM mis sur le marché. "Cela n'exclut pas qu'il puisse exister un risque, mais aujourd'hui celui-ci ne peut être ni précisément identifié, ni a fortiori quantifié", souligne l'Afssa. Sur tous ces aspects, les experts de l'Afssa se gardent de trancher: "ces éventuels bénéfices pour la santé ne seront évidemment pas les seuls à prendre en compte dans la décision finale", relèvent-ils, reconnaissant que les OGM de première génération ont été conçus "principalement à des fins économiques". "Il est évident que dans un avenir proche, émergeront des OGM conçus pour présenter un intérêt direct sur le plan nutritionnel ou en termes de prévention de pathologies", estime l'Afssa.

Il faudra alors pour ces OGM de deuxième génération conduire une évaluation réelle des bénéfices et risques pour la santé, "et s'interroger sur la possibilité d'obtenir les mêmes bénéfices par d'autres stratégies", conclut le rapport.


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