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OGM Les leaders du fauchage de Menville misent sur un report de leur procès

TOULOUSE, 15 sept 2004 - Les huit leaders des faucheurs d'OGM ayant sévi à Menville (Haute-Garonne) fin juillet, dont José Bové et les Verts Noël Mamère, Gilles Lemaire et Gérard Onesta, sont convoqués jeudi devant le tribunal correctionnel de Toulouse mais misent sur un report de leur procès afin de mieux préparer leur défense.

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"Nous avons sollicité le report du procès car nous n'avons eu connaissance des pièces du dossier que lundi dernier et, dans ces conditions, il est impossible de préparer correctement la défense" des prévenus, a déclaré à l'AFP Me Marie-Christine Etelin, l'un des avocats des personnes citées à comparaître. Le 25 juillet dernier, 500 personnes selon les gendarmes, 1.500 selon les organisateurs, ont arraché un champ de maïs OGM cultivé à titre expérimental à Menville. Les gendarmes ne s'étaient pas interposés mais avaient pris des photos et relevé des plaques d'immatriculation.

A la suite de cette action, huit personnes ont été auditionnées puis convoquées devant le tribunal correctionnel: José Bové, plusieurs Verts - le secrétaire national Gilles Lemaire, le député Noël Mamère, le député européen Gérard Onesta et le conseiller régional Michel Daverat (Aquitaine) - Jean-Baptiste Libouban, l'un des animateurs du collectif des Faucheurs volontaires, et les conseillers municipaux toulousains Pierre Labeyrie et François Simon.

Me Etelin s'est déclarée très confiante quant au renvoi du procès "probablement en novembre". "Le tribunal devrait logiquement donner une suite favorable à notre requête dans le respect des droits de la défense", a confié l'avocate toulousaine. En cas de report, celui-ci sera annoncé en début d'audience jeudi après-midi.

Dans ce contexte, les huit prévenus se feront représenter, a indiqué José Bové. Le syndicaliste a toutefois indiqué mardi à l'AFP qu'il serait présent à Toulouse jeudi pour tenir une conférence de presse avec Noël Mamère, Pierre Labeyrie et Me Etelin à l'issue de l'audience. Par ailleurs, les faucheurs volontaires comptent bien mettre à profit un probable renvoi pour faire progresser leur stratégie judiciaire visant à faire reconnaître le côté collectif de leurs actions.

"Nous allons demander au Parquet de faire citer les quelque 300 faucheurs qui se sont auto-dénoncés en août en gendarmerie de Toulouse ou de Millau", à la suite des poursuites à l'encontre de huit personnes pour l'arrachage de Menville, a annoncé Me Etelin. "C'est une action collective" ne cessent de répéter les partisans de ce type d'action radicale qui disent agir au nom de la "désobéissance civile". "Si la justice veut faire son travail, elle doit juger les centaines de personnes prêtes à assumer leurs responsabilités", renchérit Gérard Onesta, "sinon c'est un tri arbitraire qui vise des boucs émissaires".


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