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OGM Les "faucheurs volontaires" repoussés par les gendarmes dans la Vienne

VALDIVIENNE (Vienne), 26 sept 2004 - Plusieurs centaines de "faucheurs volontaires", qui voulaient détruire samedi après-midi une parcelle de maïs OGM dans la Vienne, ont été repoussés par les forces de l'ordre lors de heurts faisant une quinzaine de blessés, légers pour l'essentiel, parmi les militants.

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Les manifestants - 500 selon les organisateurs, 400 selon la gendarmerie -, se sont heurtés aux gendarmes aux abords d'une parcelle d'organismes génétiquement modifiés (OGM) à Valdivienne, dans le nord-est du département du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Quatorze personnes ont été légèrement blessées, une quinzaine d'autres touchée un peu plus sérieusement, mais sans gravité selon les militants. Mireille Ferri, porte-parole des Verts, a déclaré à l'AFP avoir été atteinte à une jambe et transportée au centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers. Le groupement départemental de gendarmerie a dénombré de son côté "entre 17 et 20 blessés légers".

Le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard, et le ministre délégué à la Recherche, François d'Aubert, ont condamné d'une même voix cette tentative d'arrachage, qu'ils ont qualifiée de "brutale". C'est la deuxième fois que les "faucheurs volontaires" se heurtent aux forces de l'ordre depuis le début de leur mouvement. Les premiers affrontements avaient eu lieu à Solomiac (Gers), le 5 septembre dernier.

Les manifestants, avec à leur tête le syndicaliste paysan José Bové, entouré de plusieurs élus Verts (Noël Mamère, Alain Lipietz, Marie-Christine Blandin, etc.) et d'Olivier Besancenot (LCR), s'étaient rassemblés en début d'après-midi à La Puye (Vienne). Ils sont ensuite partis à pied, vers Valdivienne, avec pour objectif de détruire une parcelle de maïs OGM. Ils y étaient attendus par 300 militaires qui avaient protégé la parcelle avec une rangée de barrières. Les manifestants se sont avancés vers le champ et ont été repoussés par des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes. Ils se sont ensuite rassemblés sur un champ voisin.

"Nous sommes dans un Etat militaire. Il y a une volonté de militarisation de l'agriculture. C'est une attaque délibérée. Nous sommes venus à main nue et à visage découvert et en face ils avaient des armes. C'est la première fois que je vois des forces de l'ordre tirer sans sommation sur des élus de la République", a déclaré José Bové. "Nous sommes tous responsables individuellement et collectivement et nous étions venus accomplir notre devoir de citoyens, qui est de désobéir à une loi injustifiable qui permet aux multinationales de semer des OGM dans nos campagnes", a poursuivi l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne.

Les "faucheurs volontaires", au nombre de 3.000 en France selon le collectif qui les regroupe, avaient auparavant mené à bien leurs actions à Menville (Haute-Garonne), Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme) et près de Pithiviers (Loiret). "Nous allons tenir une assemblée générale dans le semaines à venir pour se mettre en ordre de marche cet hiver et au printemps. Car il n'est pas question d'arrêter. Nous allons également organiser des retraits de produits OGM dans les grandes surfaces, car on ne peut admettre cela", a prévenu José Bové. "On a quand même réussi à arracher des OGM ici", a conclu le leader altermondialiste, révélant qu'une des trois parcelles visées dans la Vienne avait tout de même reçue la visite de quelques militants, en catimini, dans la nuit de vendredi à samedi.


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