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Pétrole La FNSEA, satisfaite, renonce à bloquer les raffineries

PARIS, 13 oct 2004 (AFP) - Le remboursement de 4 centimes d'euros par litre de carburant au profit des agriculteurs, annoncé par le ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy, est salué par la FNSEA, principal syndicat agricole, qui a renoncé à bloquer les raffineries comme elle en avait menacé le gouvernement.

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Cependant cette décision est jugée insuffisante par les Jeunes Agriculteurs (JA), la branche jeunes de la FNSEA, et les syndicats minoritaires comme la Confédération Paysanne, le Modef et la Coordination Rurale. "La FNSEA a pris la décision de ne pas engager d'actions", a annoncé Jean-Michel Lemétayer, mercredi au cours d'une conférence de presse. "Si cette décision (du gouvernement, ndlr) a été prise, c'est que nos arguments étaient bons", a ajouté M. Lemétayer. La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants) avait menacé de "passer à l'action" à partir de mercredi en bloquant les raffineries et les dépôts de pétrole si le gouvernement n'avait pas pris de mesure pour atténuer la forte hausse du prix du pétrole au cours des derniers mois. Après plusieurs jours d'intenses négociations entre le gouvernement et la FNSEA, notamment lors d'un entretien entre le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin et M. Lemétayer lors du Sommet de l'Elevage vendredi à Clermont-Ferrand, la FNSEA a obtenu en partie satisfaction. Dans la lettre à M. Lemétayer, dont l'AFP a obtenu une copie, M. Sarkozy se dit "pleinement conscient des effets négatifs de cette hausse (du pétrole) sur votre profession (...), d'autant qu'il n'est pas possible aux agriculteurs de répercuter cet alourdissement de leurs charges". "C'est pourquoi j'ai décidé, à titre exceptionnel, d'accorder aux agriculteurs une réduction de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) de 4 centimes d'euro par litre de fuel domestique au titre de la période comprise entre le 1er juillet et le 31 décembre 2004", écrit le ministre. La FNSEA, qui avait demandé que cette mesure s'applique pour toute l'année 2004, chiffre le coût de la mesure adoptée à 50 millions d'euros. M. Sarkozy indique dans sa lettre que cette mesure sera inscrite dans le projet de loi de finances rectificative pour 2004 et que les remboursements correspondants seront versés dès janvier 2005. Mais les Jeunes Agriculteurs souhaitent que cette mesure devienne "pérenne jusqu'à l'arrivée massive des biocarburants". "Nous restons plus que jamais mobilisés pour défendre le revenu des paysans et nous saurons le faire savoir dans les prochains jours", menace leur président Bernard Layre dans un communiqué. Pour la Confédération Paysanne, "cette mesure ne va profiter qu'aux grosses exploitations gourmandes en énergie". Interrogée par l'AFP, Brigitte Allain, un des deux porte-parole du deuxième syndicat agricole, affirme que "M. Sarkozy aurait dû plutôt prendre des mesures pour qu'il y ait des prix rémunérateurs pour les producteurs de lait, de fruits et légumes, de viande bovine et les autres". Le Modef (Confédération nationale des syndicats d'exploitants familiaux) estime, dans un communiqué, que "le gouvernement reste sourd aux attentes du monde paysan". Enfin, la Coordination Rurale demande pour sa part la "suppression totale et définitive de la TIPP et la suppression des taxes foncières" tout en annonçant qu'elle lève les quelques barrages que ses militants avaient mis en place autour de dépôts de carburants, comme dans la Somme.


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