"Le bras de fer avec le gouvernement va commencer", a déclaré Philippe Meurs après une réunion téléphonique des présidents régionaux des JA, qui ont décidé de passer à l'action après plusieurs jours d'ultimatum.
"Nous voulons être traités comme les pêcheurs, qui appartiennent comme nous au secteur primaire", a ajouté Philippe Meurs.
Pour les JA "ce carburant professionnel, qui existe déjà en France pour le secteur de la pêche et pour l'agriculture dans certains pays européens, est indispensable pour permettre aux agriculteurs de faire face à une situation économique et sociale qui ne cesse de se dégrader".
Le coût de cette mesure pour le budget de l'Etat serait, en année pleine, de 80 à 90 millions d'euros, selon les JA, alors que la facture totale de la hausse du prix du carburant pour la "Ferme France" s'élève, toujours selon eux, à plus de 500 millions d'euros sur une année.
Autre demande adressée au gouvernement : le vote, la semaine prochaine, d'un amendement au budget de 2005 qui rende obligatoire - sous peine de fortes amendes pour les distributeurs pétroliers - l'incorporation obligatoire à hauteur de 2 % de biocarburants dans les produits pétroliers dès 2005, alors que le plan du Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin pour ce secteur ne mentionne que des objectifs.
Les JA considèrent comme insuffisant le remboursement de 4 centimes d'euros par litre de carburant au profit des agriculteurs pour les 6 derniers mois de 2004, annoncé le 13 octobre, à titre exceptionnel, par le ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy. En revanche ce geste avait été salué positivement par la Fédération nationale des syndicats des exploitants agricoles (FNSEA) qui avait alors renoncé à bloquer les raffineries comme elle en avait menacé le gouvernement.
La FNSEA et les JA, dans un communiqué commun publié jeudi, avaient affirmé attendre "un signe politique fort du gouvernement, qui ouvrirait ainsi la voie de la baisse des charges en agriculture". Les deux organisations avaient réclamé "une détaxation totale et pérenne du fuel à usage agricole" à partir du 1er janvier 2005. Mais, pour le moment, seuls les Jeunes Agriculteurs, faute d'une réponse positive, ont décidé de passer à l'action alors que la FNSEA se tient dans une prudente expectative. |