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La recherche agro-alimentaire Un partenariat exemplaire public - privé

PARIS, 26 oct 2004 (AFP) - La recherche agro-alimentaire, pour développer notamment l'innovation, fait l'objet d'un partenariat en plein développement entre la recherche publique et l'industrie de l'alimentation, autant dans le domaine de la mise au point que de la sécurité des nouveaux produits.

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Les échanges entre l'Institut national de la recherche agronomique et les industriels sont "particulièrement actifs", soulignait au cours d'un colloque la présidente de l'Inra, Marion Guillou, à quelques jours des Etats généraux de la Recherche de Grenoble.

Ainsi, pour 1 000 contrats de recherche par an, 159 ont été signés avec le privé en 2003. Avant la mise sur le marché d'un nouveau produit, il existe une phase de recherche et développement. Or les industriels ne disposent pas toujours des ressources scientifiques et méthodologiques nécessaires à la mise au point de ces nouveaux aliments.

Au sein de l'Inra, le Département Cepia (Caractérisation et Elaboration des Produits Issus de l'Agriculture) coordonne quatre projets de recherche réunissant plus de 50 partenaires différents: une trentaine d'industriels de l'agro-alimentaire, de l'emballage..., une quinzaine d'établissements publics, 6 centres ou instituts techniques.

Le Cepia se consacre notamment à des activités de transfert vers les filières industrielles telles que le lait, les céréales, les biopolymères, les molécules ou la sécurité des aliments. Le responsable du Cepia, Paul Colonna, a précisé à l'AFP que cette collaboration apportait d'abord à une entreprise particulière un "panorama" de son secteur, sur les tendances du marché ou les technologies les plus récentes. Elle lui fournit également un "éclairage du paysage scientifique" et "des méthodes d'analyse, de compréhension" des voies à suivre. Le pain, par exemple, est un assemblage de molécules dont il faut comprendre le mécanisme et l'évolution : comment s'allient-elles, quelle sera leur réaction à la cuisson ou au malaxage, quel effet aura l'ajout d'un arôme, comment se conservera le produit fini, quel emballage lui permettra de garder ses qualités... L'Inra met à la disposition de l'industriel "un réseau" unique de recherche fondamentale couvrant tous ces domaines, note M. Colonna.

Au colloque, la responsable Recherche et Développement de Masterfoods (glace, aliments pour animaux de compagnie...), Dominique Massabié, a déclaré que son entreprise avait fait appel à l'Inra parce qu'elle était "limitée par les connaissances qu'elle avait en interne" et "recherchait des partenaires extérieurs" (films alimentaires, modèles de vieillissement des produits...). Pour Philippe David, co-gérant de Sciences et Computer Consultant (conception de logiciels pour la modélisation des mousses alimentaires) "on ne sait pas, pour l'agro-alimentaire, comprendre les modèles pour les mettre dans les logiciels". L'Inra lui offre une caractérisation des matériaux lui permettant de mener à bien cette opération.

André Ayerbe, directeur d'Arilait Recherches (filière laitière), a reconnu pour sa part que la collaboration entre l'Inra et les industriels était un peu le mariage de la carpe et du lapin : l'une veut publier ses travaux et défend une politique de neutralité vis-à-vis de l'ensemble du milieu économique alors que les autres préfèrent la confidentialité, et "défendent leur chapelle". Pourtant, a-t-il estimé en faisant la synthèse des travaux du colloque, "globalement les choses se passent plutôt bien" entre l'interlocuteur public et le secteur privé.


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