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Pétrole Les Jeunes Agriculteurs lèvent les barrages dans les raffineries

PARIS, 26 oct 2004 (AFP) - Les Jeunes Agriculteurs ont décidé mardi soir de lever le mouvement de blocage de certaines raffineries et dépôts pétroliers lancé lundi pour obtenir la détaxation du fuel à usage agricole, a annoncé à l'AFP Philippe Meurs, secrétaire général du syndicat agricole.

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"Nous ne voulons pas d'affrontement avec les forces de l'ordre. Nous faisons le constat amer que le gouvernement préfère des opérations d'intimidation au dialogue", a déclaré M. Meurs. Cette décision de lever les barrages a été prise lors d'une réunion téléphonique des présidents régionaux des JA, après que les manifestants aient été chassés à de nombreux endroits par les forces de l'ordre.

"Symboliquement, le dépôt Total de Lespinasse (Haute-Garonne), près de Toulouse, devrait être encore occupé dans la nuit de mardi à mercredi", a ajouté le Secrétaire Général des JA. "Nous allons changer de tactique et préférer des opérations sporadiques", a averti M. Meurs à l'attention des pouvoirs publics.

Une trentaines des soixantes agriculteurs présent sur le barrage de Lespinasse sont ainsi allés déverser, peu avant 17H00, une cinquantaine de bottes de paille devant l'hôtel des impôts de Colomiers, à quelques kilomètres de là, a constaté l'AFP. Mais ils se sont retrouvés face à une vingtaine de policiers en tenue de combat et se sont rapidement repliés, sans incident, pour rejoindre le gros des manifestants qui bloquent le dépôt de carburant de Total.

"Nous allons sans doute rééditer ce type d'opération qui demande moins de temps et d'énergie et où nous sommes moins attendus par les forces de l'ordre", a expliqué Nicolas Rech, président des JA de Midi-Pyrénées. Les manifestants ne bloquaient plus mardi en début de soirée que six raffineries et dépôts pétroliers contre onze lundi.

Outre Lespinasse, la raffinerie Total de la Mède (Bouches-du-Rhône), un dépôt de carburant à Longvic, dans la banlieue de Dijon, le site pétrolier du port de Lyon (Rhône-Alpes), un dépôt à Bacouel-sur-Selle, près d'Amiens, et la raffinerie Shell à Petit-Couronne près de Rouen, étaient encore occupés mardi en début de soirée. Les forces de l'ordre, qui avaient déjà délogé lundi les manifestants à Caen (Calvados), Saint-Baussant (Meurthe-et-Moselle), Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire) et Saint-Jean-de-Braye (Loiret), ou les avait empêché de s'installer comme à Frontignan, près de Sète (Hérault), sont à nouveau intervenues mardi. Le blocus du dépôt pétrolier du Boucau (Pyrénées-Atlantiques) a ainsi été levé vers 13H30 après intervention de forces de police, selon la police et l'organisation syndicale.

La vingtaine de militants des JA qui bloquait depuis la fin de matinée ce dépôt de carburant de la société Raffinerie du Midi ont été "délogés physiquement", selon Eric Mazain, secrétaire général départemental des JA. A Brive (Corrèze), une compagnie de CRS a évacué dans le calme vers 19H00 quelque 80 agriculteurs qui bloquaient depuis dimanche soir un dépôt de pétrole, a constaté l'AFP. Le président des JA de Corrèze, Philippe Leymat, a affirmé que "d'autres actions étaient prévues dans la soirée", sans plus de précisions.

Les JA souhaitent que le secteur agricole soit placé sur le même plan que celui de la pêche, qui bénéficie d'un carburant professionnel détaxé, pour amortir la flambée du marché pétrolier. Ils jugent insuffisant le remboursement de 4 centimes d'euros par litre de carburant pour les agriculteurs pour les six derniers mois de 2004, annoncé le 13 octobre par M. Sarkozy.


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